Pour une digitalisation des vignettes Crit’air !
Après un début de quinquennat très peu écologique, le gouvernement est au pied du mur. Le réchauffement climatique est bien là. La pétition « L’Affaire du Siècle », visant à engager une action en justice contre l’Etat, pour inaction face au réchauffement climatique, a regroupé près de 2 200 000 français, soit 10 fois plus que les Gilets Jaunes ! Les manifestations sur le climat ont attiré la jeunesse en grand nombre. Les élections européennes ont montré que, dans certains quartiers, comme les arrondissements les plus peuplés de Paris, les écologistes dépassent toutes les prévisions et s’affichent en tête.
Face à des mesures quasi-inexistantes depuis plusieurs années, le gouvernement a pris des dispositions, peut-être pour gagner du temps, mais aussi pour « dire les choses », pour reprendre le langage présidentiel…
Et c’est bien ce qu’a fait le Haut Conseil pour le Climat, dans son premier rapport. Les « choses » sont alors édifiantes.
La baisse des émissions de GES est largement insuffisante sur les premières années suivant la signature de l’accord de Paris. 1,1% par an au lieu de 1,9%. Le secteur des transports, dont les émissions ne diminuent pas, est explicitement visé.
Le HCC s’interroge d’ailleurs, pour ce qui concerne le transport de marchandises, sur le faible transfert vers le rail, malgré les nombreuses annonces depuis des décennies. Il s’interroge aussi sur les aspects fiscaux du transport routier.
Fait intéressant, le HCC préconise de prendre en compte les objectifs « bas carbone » dans les lois hors climat. En effet, le climat n’est pas un sujet de loi, mais un sujet transverse, qui doit apparaître dans l’ensemble de nos textes législatifs.
Il parle d’un sujet souvent oublié, les émissions importées. En effet, les réductions d’émissions de GES dans les années passées ont souvent été la conséquence de choix de délocalisation industrielle. Notre CO² a donc été exporté en Asie et nous le retrouvons au travers de nos importations.
La sensibilisation du consommateurs sur ces achats et l’impact GES est alors probablement fondamental mais est-il suffisant ?
Le HCC ne serait-il donc pas une commission de plus, avec pour ambition de gagner du temps ? Le HCC aurait-il alors vraiment la volonté de forcer un changement des pratiques ?
Nous constatons un changement de méthode. A Paris et dans l’autres villes, les véhicules avec des vignettes Crit’Air 3 sont interdits. Même si cette interdiction n’est pas vraiment respectée, c’est là un signe d’un changement de politique publique. Si tel est le cas, il faut s’en féliciter.
Ce blog ayant pour objectif de positiver sur les sujets de mobilité, il vient alors une proposition.
Les vignettes sur le pare-brise, à l’heure du digital, ne sont-elles pas totalement dépassées et désuètes ? Allons-nous vraiment positionner aux carrefours des agents verbalisateurs comme au siècle dernier ? Ne pourrions-nous pas, comme dans de nombreux pays, contrôler les véhicules par caméra et verbaliser automatiquement ?
Autre sujet, l’amende de 68 € que risque l’automobiliste est-elle vraiment à la hauteur des enjeux ?
Le nombre de contrevenants dans Paris montre que le système Crit’air, tel qu’il a été imaginé, ne fonctionne pas très bien. C’est peut-être une première étape. Mais il faut maintenant changer de méthode de utiliser la technologie dont nous disposons pour mieux contrôler et mieux verbaliser. C’est là un enjeu de santé publique et nous devons l’affronter avec courage.
Merci aux membres du HCC pour le courage dont ils font preuve pour “dire les choses” telles qu’elle sont.
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