Plus les ministres de l’écologie passent, plus les problèmes environnementaux des villes s’accentuent. La presse nous apprend que la dernière ministre en date, Elisabeth Borne, est la 33ème ministre de l’environnement depuis que cette fonction a été créée, en 1971. Le ministre de l’époque, Robert Poujade, avait d’ailleurs parmi ses attributions la qualité de l’air.
Si nous faisons les comptes, un ministre de l’écologie dure en moyenne 18 mois.
La mission confiée s’apparente-t-elle alors à, une mission impossible pour que, tous les 18 mois, il soit nécessaire de nommer à cette haute fonction une tête nouvelle, un temps pleine d’ambition et de passion pour l’avenir de nos villes et de notre planète ?
L’écologie est-elle un rêve pour que, au terme d’une année ou de 18 mois, les ministres en charge de cette problématique soient à court d’idées nouvelles, de courage et d’ardeur pourtant tant nécessaire pour mener à bien une telle tâche ?
Parmi ses fonctions, ce ministre a en charge la lourde tâche de la transition énergétique.
Si les ministres de l’environnement ne datent que d’à peine 50 ans, la transition énergétique a, elle, beaucoup plus d’histoire.
La transition énergétique est en marche depuis … 1899.
En effet, à cette époque, l’ingénieur et coureur automobile belge Camille Jenatzy franchissait le cap des 100 km/h avec un véhicule électrique de sa conception, dénommé « La jamais contente ». Plus exactement, ce véhicule pulvérisa le record de l’époque, toujours en véhicule électrique, en atteignant 105, 98 km/h sur le parc agricole d’Achères.
Ce curieux véhicule, en forme d’obus, a été construit par la compagnie générale belge des transports automobiles. Il était doté d’accumulateurs Fulmen (100 éléments de 2V).
Camille Jenatzy créera une usine de fiacres et de camionnettes électriques.
En 1899, il se vend plus de voitures électriques que de voitures à pétrole ou à vapeur.
la mobilité n’est qu’une affaire de temps…
Une copie de la « Jamais Contente » a été présenté au Mondial de l’Auto l’an passé.
Mais ce qui interpelle, c’est le nom de cette voiture, la « Jamais Contente ». L’histoire nous apprend que c’est l’épouse de Camille Jenatzy qui trouva le nom, en hommage à son mari avide de réussite et de progrès technologiques.
Au rythme régulier des nominations de nos ministres qui démissionnent les uns après les autres face à l’immensité de la tâche, ne pourrions-nous pas associer à cette fonction le surnom de la « Jamais Contente », en mémoire de cette époque marquée par l’ambition, la fougue, l’invention ?
N’est-ce pas cette ambition qui manque cruellement à ce poste, qui se limite souvent à une gestion administrative des services du ministère ?
Souhaitons à Elisabeth Borne de redonner à cette fonction une capacité d’innovation, de mobilisation des forces vives et des imaginations qui ne manquent pas dans notre pays. N’oublions pas les jeunes, qui défilaient en grand nombre pour soutenir les actions pour le climat. N’oublions pas la pétition « L’affaire du siècle », qui a été soutenue par 2,4 millions de français.
Sans résultat rapide et concret, la « Jamais Contente » sera probablement la jeunesse !