Les Assises Nationales de la Mobilité, préalables à une future Loi d’orientation des mobilités, ont permis de nombreux débats auxquels l’ASLOG a participé de façon active. L’ASLOG vient remettre aux députés en charge de l’animation des groupes et à la ministre des transports ses propositions.
Elles se situent dans la continuité des propositions déjà soumises lors de la COP 21, en 2015. Elles apportent toutefois quelques nouveautés, notamment liées aux évolutions récentes.
La première nouveauté consiste à proposer de mettre en place un mode de responsabilisation du consommateur final, le particulier, dans le cadre de ses achats sur internet. Le consommateur fait face de plus en plus souvent à plusieurs solutions de transport qui lui sont proposées telles que livraison en 48h, express, en point relais, en consignes, instantanée… Les impacts environnementaux de ces solutions ne sont pas identiques.
Ses critères de choix sont exclusivement le service et le prix qui lui sont proposés par l’e-marchand. Il pourrait être judicieux d’ajouter un critère qui est le caractère environnemental du service proposé.
De plus en plus de consommateurs sont sensibles à l’environnement et peuvent trouver un intérêt à être mieux informés sur les effets de la solution de transport choisie. Cette proposition répond à une problématique majeure de l’e-commerce : 8,8% de la consommation génèrent 20 à 25% des flux de livraison en ville. Il y a donc un enjeu majeur a trouver des solutions afin de livrer les agglomérations de façon plus propre.
Autre innovation, les Assises de la mobilité regroupent dans les mêmes groupes de travail des problématiques de mobilité des personnes et des marchandises. C’est alors une opportunité de mieux lancer le débat de la mutualisation des moyens et des capacités dans les transports publics urbains. Utiliser les transports urbain (ou interurbains) tels que tramway, bus, autocars, trains régionaux ou métro pour le transport de marchandises peut permettre de réduire le nombre de camions. Les solutions sont multiples, allant de création de tramfret à l’utilisation de capacités de transport urbain en heure creuse, ou sur des trajets interurbains désaffectés par les voyageurs.
Un troisième aspect nouveau dans ces propositions est celui de la cyclo-logistique. Image d’un mode de livraison propre, que souhaitent les villes afin de désengorger les centres-villes, la cyclo-logistique ne résoudra pas toutes les problématiques de logistique urbaine. Toutefois, elle peut apporter des solutions locales nombreuses, créer des emplois et permettre de répondre aux problématiques de la livraison du dernier kilomètre. La cyclo-logistique est toutefois oubliée du cadre légal, notamment celui des aides publiques à l’achat de véhicules. La France est très en retard par rapport à d’autres pays européens et il serait juste de considérer l’achat d’un cargo-cycle comme celui d’un véhicule ou d’un scooter électrique. La proposition de l’Aslog va donc dans ce sens.
L’Aslog rappelle l’importance de réserver dans les villes des immeubles et terrains pour la logistique urbaine sans négliger les travaux qui permettront de développer des solutions de conteneurisation urbaine, dont le transfert modal peut être effectué à l’extérieur. L’Aslog insiste sur un sujet souvent mis en avant dans les études de logistique urbaine, la complexité et multiplicité de règlements locaux. L’Aslog propose de mieux les mettre en cohérence, afin que les entreprises puissent plus facilement dupliquer sur les différents territoires les solutions de logistique urbaine mises en oeuvre. Un portail commun pourrait être mis en place afin de diffuser les informations sur les réglementations et les modifications quotidiennes.
Logicités a eu le plaisir de participer à ces travaux dans le cadre du groupe de travail Logistique Urbaine de l’Aslog. Merci à toute l’équipe de l’Aslog qui s’est mobilisée à cette occasion.