Archive d’étiquettes pour : dernier kilomètre

Les vacances sont l’occasion de se poser des questions sur son mode de consommation et sur ses déplacements. Voici quelques idées ou bonnes résolutions qui ont un effet sur la logistique urbaine, le dernier kilomètre et l’impact environnemental du transport. A vous de choisir !

  • Je redécouvre les centres-villes

Sur la route des vacances, j’ai enfin le temps. Et c’est l’occasion de redécouvrir que les villes n’ont pas seulement des zones commerciales périphériques, mais aussi des centres, trop souvent oubliées. Ces cœurs de ville, souvent magnifiques, souffrent du fait de leur abandon pendant des décennies. Si les acteurs publics sont souvent à l’origine de cette situation, c’est le consommateur qui peut faire changer les choses, tout simplement en faisant ses achats dans les centres des villes petites et moyennes, qui n’attendent que votre visite. Et un centre-ville, c’est une concentration d’activités de et de commerces, donc une logistique mieux organisée et moins impactante sur le plan environnemental !

  • Je me fais livrer en point relais

Pendant les vacances, les achats sur internet continuent. C’est normal, c’est parfois la seule solution de trouver les lunettes de soleil oubliées ou le bon livre qu’on souhaite découvrir. Mais se faire livrer à domicile, c’est le risque du passage d’un livreur pendant que nous sommes à la plage… Le plus simple, c’est de se faire livrer dans un point relais. Il y en a près de 30 000 en France. Et un point relais, c’est 25 livraisons simultanées donc moins d’impact environnemental qu’une livraison à domicile, surtout si je profite d’une promenade à pied ou à vélo pour récupérer mon colis !

  • Je limite mes emballages

En vacances, on souhaite parfois moins cuisiner et acheter des plats tous préparés. Pourquoi ne pas venir chez le traiteur avec ses tupperware et refuser ces barquettes plastiques, sacs plastique ou même papier, que tout marchand vous propose, souvent dans des quantités astronomiques ? Refuser les contenants et suremballages, c’est faire un petit geste pour la planète. C’est pourtant tellement simple de se promener avec 2 ou 3 contenants vides au cas où un achat nous tente lors de nos promenades…

Et le commerçant, en général, ne refusera pas ce petit geste qui lui fait aussi économiser des achats de fournitures.

  • Je découvre le vrac

Les magasins de vrac se développent dans toutes les villes à un rythme rapide. Les vacances, c’est l’occasion de découvrir de nouvelles (ou anciennes) pratiques. Il faut bien sûr venir avec ses contenants et on peut y acheter tous types de produits : produits secs, mais aussi détergent ou jus de fruits. Limiter les emballages, cela demande un petit effort, mais souvent, les produits en vrac sont moins chers. Et, cerise sur le gâteau, j’ai moins d’allers-retours à faire vers les bacs de collecte d’emballages !

  • Je découvre les circuits courts

De nombreux producteurs, dans toutes les régions, proposent des fruits et légumes, des fromages ou des œufs de leur production. Pourquoi ne pas essayer ces produits ? En achetant en circuit court, on évite les transports et on limite l’empreinte carbone des livraisons dans les circuits commerciaux. Et souvent, on profite de produits à des prix attractifs !

  • Je découvre les market place locales

Afin d’aider le commerce de proximité, de nombreuses villes soutiennent des market place numériques qui permettent d’acheter sur internet auprès des commerces locaux.  Renseignez-vous ! Peut-être qu’une market place existe dans votre lieu de résidence ! Cela vous permet alors de faire vos achats chez les commerçants de proximité mais de profiter aussi des facilités de l’e-commerce.

  • J’évite les zones commerciales périphériques

Cette « France moche » des zones commerciales périphériques, la plupart du temps accessible uniquement en voiture, a pour conséquence une désertification des centres villes. En fuyant ces zones périphériques, je participe à un rééquilibrage progressif du territoire. Et je participe aussi à une réduction des transports et de leur impact carbone en utilisant un peu plus la marche à pied, les transports publics ou le vélo.

  • Je (re) découvre les voies ferrées régionales

Bien sûr, il ne s’agit pas du TGV, qui est devenu tellement impersonnel et n’est une occasion plaisir que pour peu de monde. Mais découvrir les lignes de train régionales, c’est là une belle opportunité. Et si on réfléchit, ces lignes, souvent peu utilisées, parfois oubliées, pourraient être utilisées pour transporter des marchandises.

  • Je profite des marchés hebdomadaires

Les marchés participent à l’animation des centres villes. Ils constituent aussi une filière logistique spécifique, qui s’appuie en amont sur les marchés de gros et sur des producteurs locaux. En profitant de ces marchés, je découvre les produits de la région !

  • Je lis je lis je lis…

Les vacances sont l’occasion de découvrir tous les livres que vous n’avez pas eu le temps de lire. Et n’oubliez pas dans vos valises mon dernier ouvrage « si la logistique m’était contée ». Il est disponible en librairie (de centre-ville bien sûr) et sur la e-boutique Logicités. https://www.logicites.fr/article/si-la-logistique-metait-contee/

 

La logistique urbaine est une thématique transverse : réduction de l’impact environnemental, organisation de la ville et du commerce, évolution de la consommation et des modes de livraison, gestion des emballages…

Ce livre relate l’histoire de douze visionnaires dont le génie a transformé la logistique urbaine et le dernier kilomètre. L’auteur nous entraîne sur plusieurs continents, à différentes époques, à la rencontre de ces innovateurs au parcours hors du commun. Il analyse ces cas exemplaires et apporte des réponses aux problématiques actuelles :

  • Comment mieux intégrer la logistique dans la ville ?
  • Comment rendre les villes plus efficientes ?
  • Comment mieux partager la voirie ?
  • Comment faire de la logistique urbaine un atout pour les entreprises ?
  • Quelle est la place de la cyclologistique dans la ville ?
  • Comment simplifier les chaînes de logistique urbaine et réduire leur impact environnemental ?
  • Quels sont les modèles gagnants de logistique urbaine ?

Fruit d’un remarquable travail de recherche et d’analyse, ce livre didactique, richement documenté, fournit les clés pour éclairer la prise de décision et pour comprendre quelles solutions logistiques sont les mieux adaptées aujourd’hui à un territoire urbain. Cette ressource indispensable permet de maîtriser les principes fondateurs de la logistique urbaine et d’en appréhender pleinement les enjeux contemporains.

Le livre est en librairie le 16 avril et également disponible sur la e-boutique www.logicités.fr

Bonne lecture !

Les plateformes de livraison de repas, qui connaissent une formidable croissance depuis la crise du COVID-19, sont toutefois confrontées à un modèle logistique peu performant.

Les repas sont cuisinés par des restaurateurs, qui sont pour certains totalement fermés et pour d’autres ouverts pour la livraison et le click & collect. En temps normal, ces restaurateurs supportent les charges d’un restaurant, avec une salle, des serveurs, un loyer dans une rue attractive.

Par ailleurs, les restaurants sont souvent spécialisés : pizza, burger, sushis…Commander une pizza et un burger est alors compliqué dans le même restaurant.

Les plateformes ont donc inventé un nouveau modèle, le restaurant sans salle. Les coûts de préparation des repas sont ainsi réduits et les cuisines de différentes spécialités sont regroupées. Sur le plan logistique, ces cuisines centrales peuvent préparer des tournées de livraison de repas plus facilement que des restaurants indépendants, positionnés de façon éclatée sur le territoire urbain.

Plusieurs terminologies sont en fait utilisées.

Les « ghost kitchen », ou cuisines fantômes, sont des cuisines qui ont comme unique fonction de préparer des plats remis à des livreurs. Ce concept connait un énorme succès dans plusieurs pays du monde. Leur nombre est estimé à 7500 en Chine et 1500 aux Etats-Unis. En France, ce modèle est émergent mais mérite d’être un peu mieux compris.

Les « dark kitchen » correspondent au même type d’installations mais peuvent aussi accueillir des clients qui viennent retirer leurs commandes à un comptoir de click & collect.

Derrière ce concept se cachent de nombreuses fonctionnalités qui présentent un risque pour les restaurants, mais aussi sur le plan social et environnemental.

Pour les restaurants, il s’agit d’une concurrence directe. En effet, les restaurants sont fermés alors que les dark kitchen et ghost kitchen ont l’autorisation d’ouvrir.

Mais un des sujets concerne les données. En effet, les plateformes disposent des données provenant des restaurants, notamment les noms des clients, leurs habitudes de consommation. Elles pourraient alors les utiliser pour développer ces nouveaux concepts.

Sur le plan environnemental, les dark kitchen sont souvent situées dans des emplacements assez bon marché, plus éloignés des zones de consommation que les restaurants. De ce fait, les livreurs choisissent plus facilement d’utiliser des scooters que des vélos. Le risque est alors le développement d’un modèle de livraison polluant, bruyant et accidentogène.

Sur le plan social, la livraison reste très majoritairement confiée à des livreurs auto-entrepreneurs, peu rémunérés. Le rapport réalisé par l’Université Gustave Eiffel / Ifsttar sur les livraisons instantanées à Paris est édifiant. 98% des livreurs sont des hommes, 31% des livraisons sont effectuées en scooter et 16% en Velib. 73% sont des livreurs à plein temps et 37% d’entre eux utilisent un compte en partage. Ce dernier chiffre laisse penser que de nombreuses pratiques se développent : livraison par des mineurs ou des personnes en situation irrégulière.

Ce modèle, qui se développe en dehors de toute réglementation, doit donc faire l’objet d’un encadrement réglementaire plus strtict, avant que cela ne soit trop tard pour réagir.

Cette réglementation peut concerner les sujets suivants :

  • Utilisation des données. L’utilisation des données des clients des restaurants devrait être encadrée afin d’éviter une concurrence nouvelle.
  • Ces modèles sont fortement consommateurs d’emballages jetables. A une époque de sensibilisation des consommateurs aux emballages et au plastique, une utilisation d’emballages biodégradables et d’emballages récupérables devrait être encouragée.
  • Les premières dark kitchen situées près de Paris sont mal acceptées par les riverains. Grand nombre de scooters, bruit… Nous sommes très loin de modèles vertueux sur le plan environnemental. Du fait des plaintes des riverains, certaines villes comme Nantes sont amenées à réglementer les pratiques locales.
  • De nombreux modèles que nous observons actuellement sont à l’opposé de modèles sociaux vertueux.

Le législateur pourrait alors s’intéresser à

  • mieux responsabiliser les plateformes sur leurs pratiques
  • garantir un modèle acceptable sur le plan social et environnemental
  • éviter une concurrence assez mal venue dans la période actuelle avec les restaurants.

Une option, qui pourrait être appuyée par le fait que ces plateformes utilisent largement l’espace public et les installations publiques (comme les Velib) serait d’autoriser les villes à agréer ou refuser les plateformes de livraison de repas qui interviennent sur son territoire, comme elles commencent à le faire sur les vélos et trottinnettes en free floating.

Une chose est en tout cas certaine : la loi d’orientation des mobilités, tout juste votée, est déjà dépassée !