camion électrique Renault

A l’heure où nous voyons émerger une véritable offre de véhicules de livraison électriques ou hybrides,  VUL ou poids-lourds et que de nombreux transporteurs investissent dans des moyens de transport plus respectueux de l’environnement, posons-nous la question de son histoire.

La voiture électrique aurait en fait été inventée il y a … 172 ans, par un écossais, Davidson. Cette voiture légère, supportée par quatre roues de 3 pieds de diamètre, avait une longueur de 4 yards et une largeur de 2 yards. 8 électro-aimants actionnés par des piles disposées sur le plancher du véhicule lui permettait de se déplacer. Cette machine rudimentaire aurait été vue assez fréquemment dans les rues d’Edimbourg, puis on n’entendit plus parler d’elle.

Certains mentionnent également le nom d’un autre écossais, Robert Anderson, qui aurait inventé un véhicule électrique avant 1840…

De très nombreux modèles de voitures électriques ont été imaginés et mis en service à partir de 1850. Le premier modèle véritable industriel de voiture électrique a été réalisé par Thomas Parker en 1884.

Ferdinand Porsche a créé en 1899 la première voiture hybride. Il a été suivi bien plus tard par Louis Krieger.

Mais qu’en est-il des camions électriques ?

A priori, les premiers véhicules utilitaires électriques datent du début du 20ème siècle. En 1904, la Ville de Paris (déjà en première ligne lorsque l’on parle de logistique urbaine!) décide de motoriser ses services postaux interurbains. La Ville de Paris effectue à cette époque des essais comparatifs entre des « peugeottes » à essence et des voitures électriques Mildé. Ces dernières sont  alimentées par de puissants accumulateurs qui permettent de faire rouler un poids de 2 tonnes et demie, à une vitesse moyenne de 30 km à l’heure, non compris 400 kilogrammes de correspondance . Les Grands magasins du Louvre suivront l’exemple avec des voitures du constructeur Thouvenin.

En 1925, il y a à Paris et en banlieue quinze points de recharges électriques. Cette période était sans conteste l’âge d’or des véhicules de livraisons électriques. Nous avons constaté un déclin des expériences lors de la seconde moitié du 20ème siècle, sauf en Grande-Bretagne, technologie utilisée pour les livraison de lait (le milkman…).

... en Allemagne de l'Est 1953

parc de camions postaux électriques … en Allemagne de l’Est 1953

Là encore, les idées de logistique urbaine s’inspirent du passé. La pollution existait au 19ème siècle, même peut-être à des niveaux beaucoup plus élevés qu’aujourd’hui dans les villes. Les préoccupations environnementales, même si elles n’étaient pas aussi formalisées qu’à notre époque, devaient certainement avoir des  défenseurs.

La décennie en cours sera certainement celle d’un renouveau des véhicules de livraison électriques. Le camion électrique ne résout évidemment pas tout. Certes, la pollution locale est inexistante, ce qui est déjà un atout majeur pour les centres urbains, mais restent les problèmes de production de l’électricité et de récupération à terme des batteries…

Jules VerneEn cette période de vœux et d’approche des élections municipales, la logistique urbaine n’est pas de reste.

Notre Panthéon de la logistique urbaine, qui a récemment accueilli l’extraordinaire architecte Herctor Horeau et le bon roi Louis le Gros, mérite, en ce début d’année, d’être enrichi d’une nouvelle figure. Pour commencer l’année de façon grandiose, j’ai choisi Jules Verne.

Notre infatigable voyageur, sous les mers, dans les airs et sous terre, s’est-il tant que cela intéressé à la ville ? La logistique urbaine est-elle un voyage extraordinaire ? Après les drones d’Amazon, allons-nous effectuer les livraisons en ballon ?

Pas tout à fait, mais presque….

En 1863, Jules Verne a imaginé, dans son livre « Paris au XX ème siècle », ce qu’aurait pu être notre capitale 100 ans plus tard, donc en 1960. Ironie de l’histoire (de la logistique urbaine…), l’éditeur de Jules Verne a refusé le livre, trop décalé et par manque d’intérêt…

54 ans après la date projetée de 1960, comment pouvons-nous interpréter l’imaginaire savoureux de Jules Verne ?

Dans ce livre, nous découvrons, qu’en 1960, Un grand canal de 140 km, reliant Rouen à Paris, permettra de transformer Paris en port maritime autour d’une gigantesque infrastructure, le Port de Grenelle ! Nous découvrons que ce canal sera doublé d’une voie ferrée (nous nous situons évidemment à la grande époque des chemins de fer…).  Même si Paris n’est pas un port maritime, nous constatons aujourd’hui que les initiatives vertueuses d’utilisation de la Seine pour la distribution du centre de Paris se multiplient.

Jules Verne a imaginé 4 cercles ferroviaires concentriques autour de Paris. 150 ans après, ces quatre cercles ont bien été réalisés, mais sont routiers ou autoroutiers.

Mais Jules Verne s’intéresse également à la réglementation. Il imagine qu’en 1960 : « Les moyens de transport étaient dans les rues moins encombrées qu’autrefois, car une ordonnance du ministère de la Police interdisait à toute charrette, fardier ou camion de circuler après 10 heures du matin, si ce n’est sur certaines voies réservées ». Donc Jules Verne imaginait les livraisons de nuit, sujet qui fait actuellement débat.

Il n’est pas allé jusqu’à imaginer un péage urbain …

Bien sûr, ce petit ouvrage plein d’anecdotes improbables et imaginaires cache pourtant des problématiques réelles et des solutions qui auraient pu, au moins partiellement, se réaliser ! Jules Verne savait au moins qu’une métropole, même transformée de façon imaginaire, nécessite une organisation logistique  performante,  en l’occurrence multimodale, en utilisant le fleuve et le fer.

Alors lisons et relisons Jules Verne! Nous y trouverons peut-être une inspiration pour les organisations logistiques de demain…

Les grands magasins du Louvre

Les grands magasins du Louvre

Les retours sont une des caractéristique de l’e-commerce notamment dans les secteurs de l’habillement et de la chaussure. Chaque e-marchand tient à conserver de la façon la plus secrète possible son véritable taux, qui correspond souvent au résultat d’une politique commerciale et parfois à un taux de non-qualité.

Nous savons que le taux est en croissance, du fait de la concurrence et de l’agressivité commerciale souvent basée sur le « retour gratuit ».

Mais est-ce un phénomène nouveau, qui est apparu avec internet, ou le principe du retour gratuit était déjà bien établi auparavant ?

Contrairement à ce que beaucoup pensent, internet n’a pas inventé le retour. C’est le commerce qui l’a créé et pas le mode de vente qu’est internet.

Un retour à l’histoire de Paris permet de mieux comprendre cela. Les « Grands Bazars » créés au 19ème siècle ont au moins inventé autant qu’internet : le choix, le service, l’assortiment, la disponibilité, la livraison et les retours. Tous les grands magasins (ils étaient une vingtaine à l’époque à Paris) avaient mis en place une service des « rendus« . C’était par exemple le cas des magasins du Louvre ou du Bon-Marché. Les objets refusés par les clients et destinés à regagner leur ancienne place « au grand jour » faisaient l’objet d’un travail de vérification, de contrôle et de remise en stock.  Les clients pouvaient retourner les objets « qui avaient cessé de plaire« , sans formalité et le client (souvent la cliente) était remboursé immédiatement sans la moindre discussion.

 

Le Bon-Marché

Le Bon-Marché

De nombreuses anecdotes à ce sujet expliquaient que certains clients demandaient à être livrés de deux articles afin d’en retourner un après essai. Les deux articles en question (par exemple des chapeaux) étaient portés une soirée puis retournés gratuitement… Un problème que rencontrent parfois de nos jours les e-marchands.

Balzac disait que :

« Paris est le but de tous. Chacun y accourt, et chacun pour un motif particulier ». C’est aussi peut-être le cas d’internet !