A l’époque des achats de cadeaux de Noël, nous retrouvons tous les ans les habituels embouteillages parisiens aux abords des quartiers commerçants. Comme tous les ans, nous nous faisons la même remarque : c’est de pire en pire !

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Et pourtant…

Faisons sur ce sujet une courte pause historique.

Les embouteillages parisiens ne datent pas d’hier, ni même d’avant-hier. Rappelons-nous Boileau et son poème « Les embarras de Paris ». Nous sommes en 1660 et Paris est déjà connu pour ses embouteillages impressionnants et particulièrement dangereux pour les piétons.

« En quelque endroit que j’aille, il faut fendre la presse
D’un peuple d’importuns qui fourmillent sans cesse »

Ou encore,

« D’un carrosse en tournant il accroche une roue,
Et du choc le renverse en un grand tas de boue :
Quand un autre à l’instant s’efforçant de passer,
Dans le même embarras se vient embarrasser

Vingt carrosses bientôt arrivant à la file
Y sont en moins de rien suivis de plus de mille »

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Paris a de tous temps été connu pour ses embarras, terme utilisé à l’époque pour nommer ce que nous appelons plus communément les embouteillages.

2013-12-16 17.46.35                Photos des années 1970

 
Photos des années 1970

Mais ce rappel historique ne nous satisfait pas. Comment réduire les nuisances ? Les transports en commun bien sûr. Peut-être le péage urbain, bien que cette solution soit plutôt un report du trafic qu’une réduction. Probablement un bon réseau de parkings modernes et sécurisés aux portes de Paris, comme cela est le cas dans de nombreuses métropoles.

La logistique urbaine, par une meilleure maîtrise des flux de véhicules de livraison dans le cœur des villes, apporte certainement une partie de la solution.

Les véhicules de livraison comptent pour 20% de l’occupation de la voirie. Près de 100 000 véhicules de livraison entrent chaque jour dans Paris et peut-être même un peu plus à cette période de l’année. Les responsables ? Les consommateurs ? Internet, qui est à l’origine d’une croissance de près de 20% du nombre de colis tous les ans ? La réglementation ? L’application de la réglementation ? L’amélioration de cette situation constitue un des enjeux pour les années qui viennent afin, non pas de supprimer les « embarras », mais d’en limiter l’impact et d’améliorer la qualité de vie au cœur des villes.

La logistique urbaine n’en finit pas de surprendre et d’innover. photo 14-12-02013Bien sûr, au delà des magnifiques idées et « jokes » qui « font le buzz »,  la problématique de la logistique urbaine est celle de tous les urbains et internautes : rendre nos villes plus propres et plus attractives, réduire l’ensemble des externalités négatives (bruit, encombrement de la voirie, accidentologie, pollution, …) liées aux transports de marchandises, mais aussi raccourcir les délais, permettre de recevoir nos colis de Vente Privée ou d’Amazon dans des délais de plus en plus courts et avec un service de plus en plus étendu, améliorer l’organisation et la logistique des villes, s’adapter au évolutions de mode de vie (actifs, personnes âgées, mobilité numérique, etc…), maintenir le tissu économique et commercial des villes.

Logistique urbaine et logistique e-commerce sont donc étroitement liées et constituent un enjeu majeur pour les prochaines années.

photo consignes amazon    point Click Collect Darty Ternes

Nous voyons se développer les initiatives de réseaux de consignes, permettant aux consommateurs d’aller retirer leurs colis à leur convenance.

Cependant, nous pouvons distinguer plusieurs types de réseaux :

– des réseaux B to B permettant par exemple à des techniciens de venir retirer des pièces détachées qu’ils attendent.

– des réseaux B to C permettant à des e-consommateurs de se faire livrer leurs colis dans des points automatiques.

Le France et notamment Paris, affiche un certain retard dans ce domaine par rapport à d’autres pays, notamment l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis. Cependant, nous pouvons citer plusieurs initiatives tout à fait vertueuses.

Le réseau Cityssimo, même s’il est limité à 35 espaces, constitue une offre de service remarquable dans Paris. Cependant,  le modèle économique ne semble pas être trouvé (location de surfaces de vente, aménagements sécuritaires) d’où probablement l’absence de développement de ce service qui a déjà quelques années.point Cityssimo à Paris

La RATP envisage, à l’instar de ce que prévoit Amazon à Londres, d’installer des consignes dans le métro, avec le concept COLIB.

Notons également les initiatives intéressantes d’installations de points Click & Collect dans les magasins. C’et ce que vient de faire Darty dans son magasin avenue des Ternes ou Neopost ID en partenariat avec Relais Colis dans certains magasins Monop, ceci tout récemment.  La consigne présente l’avantage de pouvoir retirer ses colis 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Cependant, des consignes installées dans des magasins nécessitent de venir pendant les horaires d’un magasin, comme pour un point relais traditionnel.

Si l’impact environnemental de la consigne (massification des flux vers un seul point) est indéniable, l’e-consommateur doit pouvoir trouver dans la consigne la facilité, la fiabilité et l’amplitude horaire la plus large possible,  en l’occurrence le soir ou le dimanche. Ce que cherche à développer Monop est intéressant car le concept se rapproche du modèle 7-Eleven américain ou japonais.

Ce service de logistique urbaine est amené à se développer sous différentes formes, mais toujours avec un intérêt environnemental
très fort et une facilité pour les consommateurs de retirer leurs colis.