Sans chercher l’exhaustivité, Logicités, bureau d’études en logistique urbaine, vous résume les principales informations de l’été concernant la logistique urbaine. Bonne lecture !

Chartres : la logistique urbaine est une réalité !

Après avoir mené une étude de diagnostic du fonctionnement du centre-ville piéton, la Ville de Chartres, au travers de Chartres Métropole Transports, a lancé un appel à projets. Cet AAP visait à choisir un opérateur en mesure de mettre en place un centre de consolidation des flux (un CDU) et d’exploiter un Espace Logistique de Proximité. Cette consultation a abouti au choix de la société Geodis, historiquement implantée très proche du centre-ville. Geodis mettra en place des véhicules de livraison électrique dès septembre et apportera aux commerçants, transporteurs et grossistes le service recherché de consolidation des flux et livraison du centre-ville. Parallèlement, la réglementation livraison dans le centre-ville de Chartres évoluera afin de garantir l’apaisement recherché. Tous les critères sont réunis pour que cette solution optimale, voulue par les élus, soit une réussite !

Un nouvel espace de logistique urbaine à Tours !

La région Centre-Val de Loire multiplie les initiatives de logistique urbaine. La Ville de Tours vient de lancer un AMI pour l’exploitation d’un site de 5000 m² situé dans le quartier du Menneton, juste au sud de la Ville. Ce site est très bien positionné afin de mettre en œuvre des solutions de consolidation des flux et de livraison du centre-ville en modes décarbonés. L’AMI est disponible sur le site de la ville avec réponses attendues pour le 25 septembre !

Mulhouse choisit un opérateur pour une solution fluviale + cyclologistique

La ville de Mulhouse et VNF ont lancé en mars 2023 un appel à projets afin de choisir un opérateur en mesure d’apporter une solution de livraison éco-responsable utilisant le mode fluvial. C’est la société ULS, déjà présente à Strasbourg et à Lyon, qui a été retenue. Les marchandises seront massifiées dans un entrepôt de l’Île Napoléon puis acheminées très proche du centre-ville, au port d’Isly. Ce sont ensuite des vélos à assistance électrique avec remorque qui vont livrer les marchandises vers leurs points de destination en centre-ville. Un démarrage du projet est prévu en 2024.

Un nouvel espace logistique à Marseille !

Corsalis, déjà bien connu pour ses espaces logistiques en région parisienne et à Lille, a annoncé le lancement d’un espace de logistique urbaine de 2100 m², divisible en deux, au cœur de la cité phocéenne, très proche du Vieux Port. Ce local est idéal pour la mise en œuvre de solutions de livraison de proximité du centre-ville, notamment en cyclologistique. Bornes de recharge électriques pour véhicules de distribution, espaces de bureaux. Le site en cours de rénovation apportera une offre nouvelle à Marseille afin de mettre en œuvre des solutions de logistique urbaine !

L’immobilier logistique urbain a son livre

Publié par la Chaire Logistics City et rédigé par Matthieu Schorung, Laetitia Dablanc et Heleen Buldeo Rai, cet ouvrage très complet fait le point sur les différents usages des espaces logistiques urbains et les dernières tendances et innovations. Derrière cette terminologie se cachent de nombreux modèles différents adaptés aux formes urbaines mais aussi aux usages en pleine évolution. Avec une vision internationale, cet ouvrage nous aide à mieux comprendre pourquoi l’immobilier est si important afin de mettre en œuvre des solutions de logistique urbaine dans les agglomérations. L’immobilier logistique urbain et périurbain est en téléchargement libre sur le site du Laboratoire Ville Mobilité Transport.

Les ZFE, un pas en avant, deux en arrière

Force est de constater que le principe même de Zone à Faibles Emissions, pourtant présent dans de nombreuses villes européennes, ne correspond pas au modèle français. Le rapport d’information du Sénat sur les ZFE rappelle que l’objet premier des ZFE, la qualité de l’air, est en fait dans de nombreux territoires (pas tous) une fausse raison. En effet, elle s’est considérablement améliorée pour ce qui concerne les émissions de particules fines, même si sur certains territoires, cela reste un problème. Les collectivités locales, face au risque d’injustice sociale, sont au pied du mur. Le gouvernement n’a pas tardé à réagir pour acter d’un très large assouplissement des règles. Seules 5 métropoles seront réellement soumises à un calendrier strict : Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg et Rouen. Les autres métropoles n’ont comme seule obligation que d’interdire les véhicules « non classés » d’ici 2025 soit 3% des véhicules. Les agglomérations ont aussi la possibilité d’exclure les véhicules professionnels, donc les VUL et Poids-Lourds des mesures prises.

Eco Class Logistics : le rendez-vous de la logistique durable

Cet événement devenu incontournable se tiendra le 28 septembre au Pavillon d’Armenonville. A l’agenda de cette convention, un pitch startup, des conférences, des ateliers, des sessions benchmark, la remise du prix de l’innovation durable….

A noter 3 sessions benchmark animées par Logicités : utilisation de véhicules électriques et de solutions de mobilité verte, les approches écoresponsables pour réduire l’utilisation d’emballages, la maîtrise énergétique dans les entrepôts. Un rendez-vous à ne pas manquer ! Inscriptions en ligne.

Picnic se développe en Ile-de-France

Après ses 2 premiers entrepôts de Brétigny-sur-Orge et de Champlan, la société néerlandaise Picnic développe son réseau d’entrepôts de proximité en ouvrant sur le territoire de la Communauté d’Agglomération Val d’Yerres-Val de Seine (CAVYVS), à Montgeron, un entrepôt de proximité de 1400 m². Ce tout nouveau site permettra au supermarché on line de livrer 74 000 ménages en véhicules électriques. Encore une fois, Picnic déroge aux pratiques habituelles en choisissant de s’intéresser aux secteurs de seconde couronne plutôt qu’aux centres des grandes agglomérations. Les 8 villes desservies par ce site, Brunoy, Crosne, Draveil, Montgeron, Vigneux-Sur-Seine, Yerres, Valenton et Villeneuve-Saint-Georges, sont en seconde couronne parisienne, dans des territoires marqués par une mobilité très différente de Paris et la proximité d’hypermarchés.

La cyclologistique a le vent en poupe

La livraison en vélocargo est souvent assimilée à la livraison des centres des grandes agglomérations. Lors de l’été, plusieurs annonces montrent que ce n’est pas toujours le cas. Ainsi, à Saint-Malo, l’association La Petite Boucle assure la collecte de biodéchets des professionnels et des livraisons urbains en vélocargo. A Ajaccio, c’est l’entreprise Bona Strada, qui ouvre fin août un site de livraison urbaine. Déjà une dizaine d’entreprises confient à ce spécialiste de la cyclologistique des livraisons à destination du centre-ville. A Sète, c’est la société montpellieraine SEV qui a décidé d’expérimenter des livraisons par péniche et vélocargo vers le centre-ville.

Les consignes de retrait de colis connaissent une croissance sans précédent

Pendant longtemps, l’implantation de consignes de retrait de colis en France s’est heurtée à la densité existante du réseau de points relais, historiquement très développé. Mais les choses évoluent et les derniers mois ont vu se construire très rapidement un maillage dense du territoire en consignes. Celles d’Amazon, déjà anciennes, sont complétées par les consignes de Mondial Relay, de Pickup (La Poste) et Colissimo, de Relais Colis, mais aussi de Vinted et d’Aliexpress. Pickup a ainsi installé 200 consignes dans les stations services Esso et vise le doublement de l’équipement d’ici la fin de l’année sur l’ensemble du territoire, pour passer de 1000 à 2000 consignes. Le fabriquant Quadient, qui équipe notamment Relais Colis et Decathlon a annoncé avoir dépassé les 1000 consignes en France. La startup bordelaise Ouidrop, qui conçoit des ensembles de consignes mutualisées (en sec et sous température dirigée) équipant notamment les centres commerciaux, a annoncé cet été avoir levé 2 millions € afin d’accompagner son développement. Considéré comme un complément au réseau de points relais, la consigne trouve maintenant sa place sur le territoire et est de plus en plus plébiscitée par les internautes.

Points de proximité : les études sur l’impact environnemental se multiplient

Après l‘étude publiée par l’ADEME sur l’impact environnemental du commerce en ligne, d’autres études apparaissent, avec des interprétations et des résultats parfois différents. L’organisme Eco CO2 a publié cet été une étude sur la livraison hors domicile. Nous apprenons dans cette étude que 9 consommateurs sur 10 qui retirent un colis en point relais ou consigne n ‘effectuent aucun détour ou un détour de moins d’1 km. Le détour, souvent effectué en voiture, est en effet un élément important souvent pris en compte dans la comparaison avec l’impact de la livraison à domicile. Une étude intéressante à mettre en perspective avec les débats sur l’intérêt environnemental du e-commerce vs l’achat en magasin.

Darkstore : la fin d’une bulle

Nombre d’observateurs avaient anticipé cette situation. Les grands opérateurs de darkstore, après, s’être regroupés, quittent progressivement la France. Le modèle était clairement rejeté par les villes, peu cohérent sur le plan environnemental et social, et sans modèle économique. L’entreprise turque Getir avait annoncé en juin qu’elle quittait le marché français, laissant au passage « sur le carreau » pas moins de 1800 personnes. Elle a annoncé le 22 août qu’elle réduit de 10% ses effectifs mondiaux, représentant 2500 emplois. De façon identique, Flink a quitté le marché français. L’immédiateté de la livraison, le commerce de la paresse, est tout simplement un leurre…