SITL 2016 : la logistique urbaine et les start-ups au cœur de l’actualité
La SITL 2016 vient de s’achever après 4 jours très intensifs.
Un programme de conférences très dense et particulièrement innovant a ponctué cette semaine.
La SITL a également été une vitrine pour de nombreuses start-ups souvent absentes de ce rendez-vous annuel du transport et de la logistique.
La plupart des groupes de transport et de logistique, notamment autour de l’e-commerce et de la logistique urbaine étaient présents : XPO, FM Logistic, Geodis, Log’Solutions, Labatut notamment.
La logistique urbaine avait cette année une place inégalée, preuve du dynamisme du secteur.
Le 22 mars, Jérôme Libeskind a animé une première conférence sur les véhicules de livraison urbains, avec 5 constructeurs, Gruau, Nissan, Univers VE, Libner (avec sa Base Intelligente de Logistique)et EMD Kleuster (avec son cargocycle Freegône). Cette conférence a permis de constater l’étendue de l’offre actuellement proposée, mais aussi les attentes notamment vis-à-vis des pouvoirs publics, afin de faire en sorte que le marché du véhicule de livraison électrique ne reste pas au niveau actuel de seulement 1%.
La France, par son industrie, représentée par plusieurs des fabricants présents à cette conférence, est particulièrement bien représentée.
Le 23 mars, Jérôme Libeskind a animé une seconde conférence autour de la logistique urbaine et des services. Présidée par les directeurs supply chain de Picard Surgelés (Yves Moine) et de Logista (Gaël Prigent), cette conférence regroupait le club Demeter, une start-up belge de livraison écologique, Bubble Post, le groupe PTV, spécialiste de logiciels d’optimisation de tournées et la communauté urbaine d’Angers, représentée par son vice-président, Jean-Pierre Bernheim.
Cette table ronde a été l’occasion d’examiner les solutions possibles afin de réduire l’impact environnemental du transport en ville : consolidation des flux, livraisons de nuit, livraison en cargocycles ou véhicules électriques, meilleure gestion du stationnement, meilleure utilisation de l’information, notamment de l’adresse de livraison au travers d’outils informatiques.
Cette conférence plénière très complète a permis de constater que la logistique urbaine ne concerne pas uniquement les très grandes métropoles. Les métropoles régionales, comme l’a indiqué le vice-président de la communauté urbaine d’Angers, cherchent des solutions afin de réduire l’impact des livraisons de commerces, tout en maintenant l’attractivité du centre-ville.
Le 24 mars, un troisième atelier, animé par Jérôme Libeskind en partenariat avec PTV, a permis de rappeler les enjeux de la logistique urbaine, mais aussi les solutions que peuvent apporter un logiciel d’optimisation des tournées. Mieux respecter les engagements, éviter les temps et déplacements inutiles, mieux gérer l’information, mieux organiser les flux de livraison. De nombreux aspects de l’offre de PTV ont été présentés durant cet atelier.
Ces trois conférences n’ont été que trois moments parmi de nombreux autres. Je citerais notamment la présentation de la future autoroute ferroviaire entre Delta 3 (Dourges), Bruyères-Sur-Oise et La Chapelle, qui doit démarrer dans un peu plus d’un an à l’initiative de Sogaris, XPO et Eurorail. Cette navette sera la première navette ferroviaire urbaine et constitue en soi un évènement.
Une conférence très complète sur l’utilisation du biogaz pour la livraison urbaine a complété la conférence du 22 mars sur les véhicules électriques.
En fin, comme tous les ans, le grand moment de la SITL est la remise des prix de l’Innovation. Pour la première fois, un prix spécial a été remis à une start-up dans le cadre du Start-Up Contest. Le 25 mars, les 8 entreprises nominés ont pitché durant 3 minutes devant le jury et ont répondu aux questions pendant 2 minutes. Un exercice particulièrement difficile mais auquel se sont pliés les 8 nominés de façon remarquable.
Un des nominés, la société WeTruck, s’est vu remettre le prix coup de cœur du jury. Le modèle de WeTruck est le co-voiturage en camion. Il fallait y penser et le mettre en œuvre. Traverser la France en camion, c’est une expérience sympathique, qui permet d’améliorer l’image du transport routier. C’est aussi un moyen économique et intéressant pour un transporteur.
Le prix de l’innovation du start-up Contest a été décerné à Wing, société de 5 mois d’existence seulement, qui est présente dans toute la France et à Londres. Son modèle est d’aider les e-marchands à respecter leurs engagements de logistique et de livraison. Il s’agit de prélever des produits « à nu », de les transporter par coursier vers un atelier d’emballage de proximité et de les remettre à un transporteur. Cela permet de décharger l’e-marchand de toutes les opérations d’emballage, d’achat des consommables et de la négociation / remise en transporteur. Il s’agit en fait d’une externalisation du « premier kilomètre ». Bravo à la société Wing pour ce prix bien mérité.
D’autres sociétés ont déposé des dossiers au Start-Up Contest avec des modèles tout à fait intéressants. C’est notamment le cas de Bubble Post, start-up présente dans 15 villes de Belgique et des Pays-Bas, spécialiste de la livraison écologique des centres villes. C’est aussi le cas de DacOpacK, société qui met en relation des capacités de transport (coffres des particuliers ou capacités chez des professionnels du transport) avec des particuliers demandeurs de transport (le C to C). DacOpacK travaille sur un modèle interurbain et permet de répondre à l’offre croissante des échanges C to C.
La SITL 2016 est terminée mais les débats et initiatives de logistique urbaine se poursuivent !
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