A l’époque des achats de cadeaux de Noël, nous retrouvons tous les ans les habituels embouteillages parisiens aux abords des quartiers commerçants. Comme tous les ans, nous nous faisons la même remarque : c’est de pire en pire !
Et pourtant…
Faisons sur ce sujet une courte pause historique.
Les embouteillages parisiens ne datent pas d’hier, ni même d’avant-hier. Rappelons-nous Boileau et son poème « Les embarras de Paris ». Nous sommes en 1660 et Paris est déjà connu pour ses embouteillages impressionnants et particulièrement dangereux pour les piétons.
« En quelque endroit que j’aille, il faut fendre la presse
D’un peuple d’importuns qui fourmillent sans cesse »
Ou encore,
« D’un carrosse en tournant il accroche une roue,
Et du choc le renverse en un grand tas de boue :
Quand un autre à l’instant s’efforçant de passer,
Dans le même embarras se vient embarrasser
Vingt carrosses bientôt arrivant à la file
Y sont en moins de rien suivis de plus de mille »
Paris a de tous temps été connu pour ses embarras, terme utilisé à l’époque pour nommer ce que nous appelons plus communément les embouteillages.
Mais ce rappel historique ne nous satisfait pas. Comment réduire les nuisances ? Les transports en commun bien sûr. Peut-être le péage urbain, bien que cette solution soit plutôt un report du trafic qu’une réduction. Probablement un bon réseau de parkings modernes et sécurisés aux portes de Paris, comme cela est le cas dans de nombreuses métropoles.
La logistique urbaine, par une meilleure maîtrise des flux de véhicules de livraison dans le cœur des villes, apporte certainement une partie de la solution.
Les véhicules de livraison comptent pour 20% de l’occupation de la voirie. Près de 100 000 véhicules de livraison entrent chaque jour dans Paris et peut-être même un peu plus à cette période de l’année. Les responsables ? Les consommateurs ? Internet, qui est à l’origine d’une croissance de près de 20% du nombre de colis tous les ans ? La réglementation ? L’application de la réglementation ? L’amélioration de cette situation constitue un des enjeux pour les années qui viennent afin, non pas de supprimer les « embarras », mais d’en limiter l’impact et d’améliorer la qualité de vie au cœur des villes.