Archive d’étiquettes pour : logistique urbaine

photo QueneauPassionné de l’histoire de Paris, Raymond Queneau, de 1936 à 1938, publiait quotidiennement 3 questions sur l’histoire de Paris dans l’Intransigeant, journal de l’époque.

Parmi ces nombreuses questions, j’en ai trouvé un certain nombre qui intéresseront les spécialistes de la logistique urbaine et de Paris…

1) Que prétendent représenter les deux fontaines de la Place de la Concorde ?

Ces deux fontaines représentent la navigation fluviale et maritime.

Une prédestination pour la Place de la Concorde, haut lieu de la logistique urbaine grâce à Chronopost.

2) A quelle époque fut créé le canal Saint-Martin ?

Il fut ouvert à la batellerie en 1825.

Bientôt 190 ans !

3) Quelle est la voie de Paris la plus étroite ?

Le passage de la Duée (20ème), large de 0,90 m.

Pas simple à distribuer, même en cargocycle !

4) D’où vient le nom de Grenelle ?

Grenelle, c’est-à-dire « petite garenne », était une exploitation agricole. Les terrains furent lotis en 1823. Grenelle fut annexée à Paris en 1859.

Et 150 ans après un espace logistique urbain !

5) Il y a à Paris deux passages des Epinettes. Où se trouvent-ils ?

L’un dans le 14ème, 76 boulevard du Montparnasse et l’autre dans le 17ème, 25 rue des Epinettes.

Un piège pour le transporteur le plus avisé !

6) A quelle époque a-t-on systématiquement mis leur nom au coin des rues ?

en 1728.

On s’y retrouve enfin pour livrer à Paris !

7) A quelle époque eurent lieu les premières distributions d’eau à domicile à Paris ?

C’est le 14 juillet 1782 que fut inaugurée la première distribution d’eau à domicile à Paris. L’eau était prise dans la Seine.

Déjà la livraison à domicile !

8) Quelle est la rue qui change de nom du côté des numéros pairs tandis qu’elle poursuit son cours du côté impair pendant plus de 38 numéros ?

La rue de Rivoli.

Heureusement qu’on a inventé le GPS !

9) Quand fut inauguré à Paris le premier tramway à vapeur ?

C’est en 1889 que fut inaugurée la première ligne de la place de l’Etoile à Saint-Germain.

5 ans après seulement, Paris avait son premier tramfret avec l’Arpajonnais !

10) A quelle époque furent supprimés les péages sur les ponts de Paris ?

en 1847.

Une idée pour remplacer l’écotaxe ?

11) De quand datent les premiers tramways à Paris ?

La première ligne à traction animale date de 1854. Elle allait du Pont de Sèvres à la Concorde.

Une bonne idée pour une ligne de tramfret ?

12) A quelle époque disparurent à Paris les porteurs d’eau ?

Les derniers porteurs d’eau « à tonneau » disparurent en 1872.

La logistique à pied n’a pas disparu pour autant !

13) Quel est le grand magasin qui a été construit par Eiffel ?

Le Bon Marché.

Un excellent cas de logistique urbaine !

14) Combien y avait-il d’automobiles à Paris en 1903 ?

18 000 automobiles sur un total de 90 000 véhicules.

Nous en avons actuellement 716 000 sur un total de 847 000.

Lisez et relisez ce superbe petit livre qui regorge de devinettes toutes aussi amusantes et intrigantes les unes que les autres. Mieux qu’un Trivial Pursuit !

Même si la logistique urbaine est une science nouvelle, elle doit prendre en compte l’histoire des villes, leurs caractéristiques et leur contraintes.

Alors, comme Raymond Queneau, apprenons à connaître nos villes pour mieux les organiser !

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Nous pourrions autour d’une fable imaginer le rôle de chacun dans la logistique urbaine : l’architecte, le logisticien, le consommateur, le commerçant, l’autorité publique, le citoyen…

Qui cherche à prendre le dessus sur l’autre ? Quels sont les intérêts de chacun ? Sont-ils contradictoires ? Y-a-t-il un dénominateur commun ? Quelle est la morale ?

L’histoire se déroule en 1853. Haussmann, fraîchement nommé préfet de la Seine, obéit aux ordres de Napoléon III, fin urbaniste et passionné par Paris.

L’urgence est l’approvisionnement de Paris. On ne peut pas (aujourd’hui encore) dissocier logistique urbaine et approvisionnement d’une ville. La première fonction de la logistique pour une agglomération est en effet de permettre à ses habitants d’accéder aisément aux biens de consommation nécessaires à leur vie quotidienne.

L’organisation de l’approvisionnement d’une ville nécessite une logistique de proximité, permettant le négoce et le cross-docking  des produits de consommation courants, notamment alimentaires. C’est le rôle du marché de gros ou des halles.

Même si l’idée des Halles Centrales ne date pas de Napoléon III, il en porte sans aucun doute la paternité.

Haussmann exécute et parvient à confier le projet à son ami Victor Baltard, plutôt qu’à l’architecte pressenti, Viollet-Le-Duc. Le cahier des charges est le plus simple que l’on puisse imaginer :

« Ce sont de vastes parapluies qu’il me faut, rien de plus ! » indiquait Napoléon III au baron Haussmann.

Cette phrase, rapportée par Haussmann dans ses mémoires, ne devrait-elle pas être mise en perspective avec les cahiers des charges architecturaux souvent complexes et qui aboutissent à des solutions économiquement difficiles, que nous connaissons actuellement ?

La logistique urbaine, même si les solutions sont parfois délicates à mettre en œuvre, nécessitent des moyens simples. En effet, contrairement à des organisations logistiques nécessitant des mécanisations lourdes, la logistique urbaine a besoin d’outils flexibles, simples et économiquement acceptables pour le consommateur final qui en supportera le coût.

Trier des colis pour les acheminer d’un mode de transport vers un autre, optimiser des moyens, décharger des conteneurs pour adapter le moyen de transport à la ville ne doit pas nécessiter des solutions complexes. Voilà pourquoi la mission de l’architecte est passionnante : réinventer le parapluie.

Le parapluie protège, est mobile, flexible, adapté aux situations et simple.

C’est bien le rôle de l’immobilier dans la logistique urbaine.

Sur un seul niveau, en sous-sol ou de plain-pied, sur deux ou de multiples étages, le principe est le même : parvenir à des solutions économiquement acceptables permettant à la logistique urbaine de se développer à grande échelle.

Le rôle de l’architecte est alors primordial : rendre cet outil de travail adapté et intégré à la ville, tout en maîtrisant les coûts afin de lui conserver sa fonction principale.

La conférence Bestfact, qui s’est déroulée aujourd’hui à La Défense, comportait un après-midi de brainstorming ludique et très riche en idées. Organisé par Mines Paris Tech, cet après-midi visait à trouver des solutions de mobilité pour les villes et notamment Paris en 2030.

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Les étudiants de Mines Paris Tech ont remarquablement organisé cette séance autour d’un jeu, en sélectionnant 4 cas de figure : les transports sont partagés ou individuels ; les marchandises vont directement au consommateur ou inversement, le consommateur se déplace pour transporter ses marchandises.
Les très nombreuses idées émises par les participants à ce congrès montrent que, même s’il n’y aura pas en 2030 de standardisation des villes, des tendances émergeront :
Le partage. La société collaborative continuera à se développer. Le rythme pourra dépendre du cas de figure choisi et des incitations publiques. Ce partage pourra concerner les voitures, les vélos, les transports en commun bien entendu, la voirie, les places privées de stationnement, mais peut être aussi les livraisons. Les expériences de delivery crowdsourcing ou les ambitions d’Uber dans le domaine des colis peuvent permettre d’envisager dans les années qui viennent des débats sur ce sujet.
L’information. La technologie permet de mettre en œuvre des solutions nouvelles. La géolocalisation, la traçabilité et les places de stationnement « intelligentes » ont été imaginées, de même que la gestion des capacités dans les véhicules.
Les infrastructures. La voirie sera certainement encore mieux partagée entre les différents modes et sécurisée. D’autres moyens de transport seront peut-être imaginés dans les villes (fleuves par exemple, pourquoi pas intermédiaire entre les taxis et les bus…, téléphériques, …). Les idées ne manquent pas pour compléter l’offre existante.
La technologie sur les véhicules. Les études continueront afin d’améliorer les bus, tramway, métro, véhicules utilitaires ou voitures et vélos urbains.
Ce qui est cependant certain, c’est que l’amélioration de la mobilité est l’affaire de tous, mais les autorités publiques en ont la maîtrise. C’est elles qui réglementent, autorisent, interdisent, aident, ou permettent de mettre en œuvre la plupart des solutions. Leur rôle sera de plus en plus important car il touche à l’organisation même de la ville.
Alors, après la journée de la Logistique, pourquoi pas une journée de la mobilité ?