La logistique urbaine, nouveau marché pour la transitique ?
En 2040, les véhicules fonctionnant à l’essence ou au diesel ne seront plus commercialisés. Ainsi en a décidé le ministre de la Transition écologique et solidaire. Mais la transition ne sera-t-elle qu’énergétique ? Rien n’est moins sûr lorsque nous analysons les expériences en cours, notamment en Chine, au Japon et les brevets déposés par Amazon, qui animent régulièrement la toile.
Dans la ville chinoise de Maoming, ville de près de 6 millions d’habitants du sud-ouest de la Chine, l’entreprise iBosst a mis en œuvre, en test, un premier tronçon d’un téléphérique de transport de colis de moins de 100 kg, sur une distance de 15 km. Dénommé Smart Logistics Express, ce projet est constitué d’un câble, situé à hauteur d’éclairage public et de cabines robotisées et équipées de GPS qui peuvent éventuellement prendre des embranchements et aller livrer des colis. Ces cabines circulent à vitesse rapide.
Le transport pas câble n’est pas une idée neuve. Les téléphériques urbains, comme récemment celui de Brest, permettent à moindre coût de transporter des passagers et de leur faire traverser des obstacles.
Si l’on va plus loin dans l’histoire, on découvre des transports de marchandises en aérien, en utilisant des cordes sur de très longues distances dès le 17ème siècle.
Ils permettent aussi de s’affranchir des difficultés du transport terrestre, soumis à de multiples contraintes notamment les embouteillages. Le téléphérique de Maoming ressemble à des installations de transitiques comme celles que l’on met en place dans les entrepôts. Mais l’adaptation à l’espace public et à la ville est en soi une nouveauté.
Les objectifs annoncés par IBosst sont clairs : pourvoir livrer les villes en une heure, à un coût réduit de moitié par rapport aux moyens traditionnels. A terme, pouvoir livrer toute la Chine Jour J. Une ambition extrême quand on connaît la taille du pays et ses contraintes.
Ce projet, déjà opérationnel en test, peut être mis en parallèle avec les projets d’Amazon de réseau souterrain de distribution de colis. Il s’agit là de résoudre la même problématique : désengorger la ville et livrer de façon fluide les clients. Les méthodes imaginées par Amazon découlent d’un réseau souterrain reliant les fulfillment centers et hubs entre eux, par des systèmes de convoyage souterrain, mais aussi de tubes pneumatiques.
Le tube pneumatique pour le transport de courrier, mais aussi de petit colis a existé dans le passé dans de nombreuses villes donc Paris et a rendu bien des services.
Les points communs sont multiples mais laissent penser que les investissements futurs ne seront pas seulement informatiques, ils seront aussi en infrastructures.
A l’heure des restrictions budgétaires en France, qui mettent à mal les projets d’infrastructure de transport pour la transition énergétique, nous voyons émerger des projets structurants, avec à la fois l’objectif de servir le client et celui de livrer plus propre.
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