L’histoire du triporteur
Le triporteur est considéré comme un des moyens de livrer les centres villes de façon plus propre. Mais d’où nous vient ce curieux véhicule hybride, entre un vélo et une voiture ?
La légende nous apprend qu’en 1625, un jésuite missionnaire en Chine, du nom de Ricius, installa sur un agencement de barres et de traverses, 3 roues inégales. Le tricycle est alors né ! Mais c’est bien plus tard qu’il gagna ses lettres de noblesse. Les premiers tricycles apparaissent dans les années 1820 mais il ne s’agit pas encore de triporteurs. Le premier modèle « industriel » de tricycle est réalisé en Angleterre, par James Starley.
Les tricycles sont alors réalisés à des fins de promenade mais pas encore de déplacements professionnels.
Dès 1870, le tricycle est utilisé pour le déplacement d’ouvriers. En 1890, on voit apparaître des tricycles pour le déplacement des pompiers. Le premier tricycle – porteur, donc le triporteur apparaît à cette époque. Il est doté d’un pédalier. Il est utilisé dans le commerce mais son application reste compliquée et restreinte du fait du pavage des villes.
La revue du Touring Club de France, d’octobre 1899 nous apprend que le l’utilisation d’un triporteur pour le transport de courrier fait partie des sujets étudiés par le sous-secrétaire d’état aux Postes d’état Léon Mougeot. Il ne s’agit pas là d’un tricycle, mais d’un triporteur, avec une roue motrice à l’arrière, deux roues directrices à l’avant et un coffre central, qui peut contenir 20 à 25 kilos. Le triporteur a alors trouvé sa place dans la logistique urbaine.
Ce n’est toutefois qu’au début du 20ème siècle que les premiers modèles professionnels de série apparaissent, comme l’Hirondelle, fabriquée par la Manufacture d’armes et de cycles de Saint-Etienne, Manufrance. Le catalogue Manufrance de l’époque comprend une double page sur les bicyclettes de livraison et triporteurs. Le triporteur l’Hirondelle est prévu pour porter une charge de 50 à 100 kilos et rouler à une vitesse de 12 à 15 kilomètres par heure. Les modèles existent avec caisse ouverte, caisse fermée et même une caisse en bois verni !
Dans les années 1925-1930, ce triporteur est notamment utilisé pour les livraisons à domicile de Casino. Le ship-from-store existait déjà l’époque et était réalisé par des coursiers en triporteurs. La catalogue Manufrance avait d’ailleurs trouvé un argument choc pour commercialiser ses triporteurs. S’adressant aux commerçants, le catalogue indiquait « vous doublerez votre clientèle en livrant à domicile ». C’était en 1930 et cet argument est plus que jamais d’actualité.
Le triporteur s’électrifie dans les années 1940 avec la Baby-Rhône.
En 1948, Piaggio lance le fameux triporteur APE, qui continue à être commercialisé !
Mais le triporteur restera à jamais ancré dans les années 1950 avec le film de Jacques Pinoteau. A cette époque, il est utilisé dans les centres villes par les boulangers et autres commerces de bouche.
Les avantages du triporteur se retrouve dans l’histoire : facile à conduire, assez économique et surtout adapté aux rues étroites. Le triporteur trouve sa place dans des segments comme la livraison du courrier, des colis et des courses à domicile. Ces arguments restent toujours d’actualité et font du triporteur un des outils de la logistique urbaine que nous retrouvons de plus en plus souvent dans nos centres villes.
super artcile, le triporteur revient à la mode ces derniers jours