Archive d’étiquettes pour : logistique urbaine

A l’heure où nous voyons apparaître à Paris des projets d’hôtels logistiques afin d’accueillir en ville des activités de livraison du dernier kilomètre (centres de distribution urbaine) mais aussi des activités e-commerce, il me semble que les réalisations sur d’autres continents doivent être observées et analysées.
L’exemple récent le plus frappant est celui de l’immeuble Interlink, réalisé par Goodman à Hong Kong. Bien sûr, Hong Kong n’est pas Paris et a d’autres particularités, mais l’observation de cette réalisation peut aider à la réflexion.
Cet immeuble de 24 étages développe une surface de 222 000 m² totalement dédiée aux activités logistiques. Rien ne semble avoir été oublié : rampes pour véhicules poids lourds, monte-charges, ascenseurs. La commercialisation de cet immeuble livré en 2012 s’est effectuée très rapidement auprès de sociétés internationales et locales. Il est vrai que cet immeuble bénéficie d’une localisation privilégiée, proche du port.
Cet immeuble constitue le 4ème entrepôt le plus grand de Hong Kong et le plus important réalisé lors des 10 dernières années.
Cette réalisation n’est bien sûr pas adaptée à Paris ni même probablement à aucune ville européenne, mais la construction de sites logistiques en étages (2,3 ou 4 étages) est peut-être une bonne solution pour de nombreuses activités : logistique du dernier kilomètre, logistique e-commerce pour des pure players (habillement, électronique grand public, etc…) qui n’ont généralement pas nécessité d’entrepôts en grande hauteur du fait du nombre de références à gérer (souvent plus de 100 000).
L’exemple d’Interlink nous montre que la mixité des activités, tertiaires, logistiques, commerciales, qui est parfois intégrée dans les projets d’hôtels logistiques n’est pas une nécessité. Il est certainement plus facile de faire cohabiter dans le même immeuble des activités d’une typologie très proche (transport et logistique) que de tenter la mixité d’activités avec chacune des contraintes d’exploitation ou administratives différentes. Mais il n’y pas probablement pas une réponse unique à la rareté du foncier et à la nécessité de préserver des espaces en ville pour les activités logistiques.
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Article rédigé par Jérôme Libeskind publié dans le numéro de noarticle Stratégies Logistiquevembre de Stratégies Logistique

image mywaysVous achetez sur internet et n’êtes pas chez vous pour réceptionner les colis ? DHL vient de mettre en pratique, à Stockholm, une solution très originale par son concept, l’implication d’acteurs tiers et son fonctionnement. L’idée de MyWays (c’est le nom de cette plate-forme), part d’un principe simple :

  • – De nombreux internautes sont disposés à payer un peu plus pour se faire livrer à l’heure et le lieu qu’ils souhaitent
  • – De nombreux habitants (étudiants par exemple) sont prêts à effectuer ces livraisons moyennant une petite rémunération.

DHL a eu l’idée, actuellement en test pour un de ses clients (Addnature), de faire développer une application smartphone qui met en relation les demandes des internautes et les offres des « livreurs occasionnels ».

L’internaute indique lors de la passation de la commande le lieu, date et heure souhaitée de livraison (par exemple le soir), le prix qu’il est disposé à payer en complément. L’offre est publiée sur l’application mobile MyWays, à la disposition des personnes disposées à effectuer cette livraison. Le « livreur », abonné au service MyWays, se déclare, demande à récupérer le colis à un point DHL proche de chez lui et effectue la livraison.

Ce service, certes encore en test, est une vraie évolution (ou révolution) dans la livraison du dernier kilomètre, car il transforme les individus en livreurs et apporte ainsi un service aux internautes pour  la récupération du colis à l’horaire souhaité.

Il constitue également une évolution vertueuse dans le sens des services à la personne, mais aussi de création de petits jobs par exemple pour les étudiants, qui constituent la majorité des livreurs déclarés.

Cette expérience originale pose cependant de nombreux problèmes : responsabilité, assurance, suivi informatique de la livraison, gestion des souffrances. Le transport est un métier. Dans le cas présent, il est effectué par des non professionnels. Mais les avantages sont nombreux : réduction des nuisances environnementales, liens sociaux, service aux internautes.

Cette expérience tout à fait novatrice est-elle réalisable en France ? La situation de la France et notamment de Paris, n’est pas du tout comparable, sous de nombreux aspects, avec Stockholm. Mais ne nous arrêtons pas sur ces préjugés! La croissance exponentielle, au rythme de 20% par an, des achats sur internet nécessitera la recherche de solutions nouvelles. Celle-ci en est peut-être une, bien sûr basée sur la confiance. Mais c’est déjà le cas dans de nombreux cas, comme par exemple le covoiturage ou les achats sur Ebay.

https://www.myways.com/