Archive d’étiquettes pour : livraison urbaine

Serpent de mer depuis des années, l’utilisation de véhicules électriques pour la livraison urbaine a pendant longtemps trouvé peu d’adeptes. Certaines entreprises comme Deret ou Geodis, faisaient figure de pionniers, avec les premiers parcs de véhicules Modec ou Fiat Electron Gruau. D’autres acteurs, à l’instar de Chronopost, ont développé des flottes avec des petits véhicules urbains Mooville, Goupil Citroën Berlingo. Greenway, racheté par le groupe Labatut, a misé sur le Renault Maxity.

Toutes ces expériences, et quelques autres, comme celles d’Ecolotrans, faisaient face aux mêmes problématiques liées aux véhicules électriques : prix élevé, autonomie faible, manque de fiabilité de certains modèles ou de certains fournisseurs.

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Un candidat à l’élection présidentielle a récemment proposé de taxer les robots. Cette idée vient du principe, notamment mis en exergue par une étude de l’Université d’Oxford, que 47% des emplois seraient automatisables d’ici 20 ans.

La logistique, et probablement la logistique urbaine, comme d’autres secteurs de l’économie (caisses de supermarchés par exemple) sont directement concernée par cette mesure.

L’automatisation dans les entrepôts n’est pas nouvelle. Les transtockeurs à palettes existent depuis les années 1980, comme les chaînes de mécanisation de tri de colis.

La machine elle-même est significative de progrès technologique, gain de productivité et baisse des coûts de production, amélioration de la qualité et surtout baisse des risques dus au travail physique et à la pénibilité. Depuis le 19ème siècle, la machine remplace l’homme dans des tâches industrielles nombreuses.

La robotisation ne serait-elle que la continuité de cette tendance qui nous vient de la révolution industrielle ? La France est-elle un pays plus favorable que d’autres pour un développement de la robotisation ? Nous allons essayer de donner quelques pistes de réflexion pour le sujet qui nous concerne.

La robotisation (nous ne parlons plus d’automatisation et encore moins de mécanisation), apparaît dans la logistique avec notamment plusieurs orientations.

Tout d’abord, les entrepôts automatisés (les transtockeurs) ont vu leur champ d’action passer de la gestion des palettes à la préparation de commandes au colis. Ainsi, les entrepôts robotisés de E. Leclerc ou Intermarché, avec des technologies comme celles de Witron ou Vanderlande, constituent une évolution majeure dans la logistique. Gains de productivité, meilleur utilisation de l’espace, mais évidemment moins d’emplois.

Autre exemple dans la logistique e-commerce. La technologie « goods-to-man » qui permet au préparateur de rester à poste fixe et à l’étagère de stockage de se déplacer vers l’opérateur, constitue une évolution (et peut-être une révolution) dans le fonctionnement d’un entrepôt. Cette technologie est massivement développée par Amazon, qui a acquis le concepteur de ces robots, Kiva systems, transformé en Amazon robotics. Amazon mentionne clairement que son objectif est d’abord de réduire le coût de préparation de commandes dans un secteur en très forte croissance. La société française Scallog propose des solutions équivalentes, mises en place dans plusieurs sites logistiques.

Sur le plan de la livraison, nous assistons à l’émergence des véhicules autonomes (donc robotisés), des robots-droides de livraison de colis, des drones. Il s’agit là de robotiser le travail de transport d’un colis et d’acheminement au consommateur. Nous parlons d’émergence car nul ne sait encore quelles en seront toutes les applications et quelle sera la portée de ces technologies sur le métier de la livraison.

Ces quelques exemples montrent que, bien sûr, les robots trouvent en France un terreau favorable, du fait du coût de la main d’œuvre peut-être plus élevé que dans de nombreux pays.

Mais la robotisation est aussi accélérée par la réglementation sur la pénibilité du travail. Amazon, car c’est lui qui était visé, bien que ce fait concerne l’ensemble des entrepôts e-commerce, était par exemple accusé d’accentuer la pénibilité du travail en « forçant » ses préparateurs de commande à marcher 10, 12 kilomètres par jour, voire plus.

La robotisation produit plusieurs effets comme l’a été la mécanisation dans le passé :

  • Réduire la pénibilité du travail
  • Réduire l’emploi dans des tâches primaires et répétitives
  • Réduire les coûts de production
  • Améliorer le niveau de qualité et de régularité du travail

Cela s’appelle probablement le progrès technologique. Taxer le progrès reviendra probablement à accélérer la délocalisation vers des pays qui non seulement l’acceptent, mais l’encouragent.

Une autre option, et c’est celle-ci que ce blog soutient, est non seulement de ne pas taxer la robotisation, mais d’encourager les start-ups qui développent des concepts de robotisation, de les aider, de les accueillir, afin que la robotisation devienne une filière française, et pas seulement allemande, américaine ou chinoise. Il s’agit là d’un énorme champ d’opportunités dans un marché qu’une simple taxe n’arrêtera pas. Le progrès n’a jamais été freiné par l’impôt.

Les prix Stratégies Logistiques Innovation Durable ont été remis le 13 décembre 2016 lors de la convention World Class Logistics, organisée par Premium Contact.
Le Jury, composé de Jean Damiens, Stéphane Platel, Marie-Xavière Wauquiez, Diana Diziain, Jérôme Libeskind et Anne Hirsch, a fait des choix d’innovation mais aussi de modèle social.

Dans la catégorie Chargeurs, c’est la station multi-énergies (GNV et bio-GNV, GNL et bio-GNL, Azote liquide), mise en place par Transalliance, Samada et Air Liquide, qui a été récompensée. La transition énergétique vers le gaz est une nécessité. C’est sans aucun doute actuellement la seule énergie directement opérationnelle afin de remplacer le diesel sur les poids lourds et des longues distances.

Le prix de la catégories Transporteur a été remis à Star’s Service, afin de récompenser la politique RSE du groupe. 80% du personnel du groupe est en CDI, ce qui est exceptionnel dans le secteur du dernier kilomètre, gagné par le développement low cost de l’uberisation. Star’s Servie a également montré une volonté environnementale forte depuis 10 ans, avec La Petite Reine, l’acquisition de 50 véhicules électriques (Kangoo ZE et Nissan ENV200) et l’acquisition de la start-up Au Pas de Courses.

L’infrastructure qui a été récompensée est le nouveau site du groupe Bolloré à Roissy CDG. Exemplaire sur le plan environnemental, il a aussi permis la réutilisation quasi-totale des déchets de chantier de l’ancien site.

Le prix de la catégorie eco-solutions a été remis à Neopost Shipping pour la machine d’emballage CPV-500. Contrairement aux machines qui ajustent les cartons en fonction de la hauteur, cette nouvelle machine ajuste les cartons sur tous les côtés, afin non seulement de supprimer le calage, mais surtout de réduire le volume des cartons. Cette machine très innovante, actuellement chez Cdiscount, permet ainsi de réduire le volume transporté, enjeu considérable dans l’e-commerce.

Le prix Logistique urbaine, très disputé avec de nombreux dossiers très qualitatifs, a été remis à Blue Distrib, pour son concept de consignes – mobilier urbain permettant de créer un lien entre habitants et commerces de proximité.

Le Grand Prix SLID 2016 a été remis à une solution particulière innovante mise en œuvre par Suez, Cryo Pur et Iveco. Il s’agit de produire du biogaz liquéfie à partir de la méthanisation de boues d’épuration. Ce carburant est utilisé dans les véhicules de transport.

En fin le prix « coup de pouce » a été remis à une start-up, You order, qui a développé un service de livraison au départ des commerces en scooters électriques. You order a la particularité de n’employer que des CDI dont 25% en réinsertion professionnelle. L’entreprise, qui a 2 ans d’existence, a déjà employé 80 personnes.

Ces prix affichent une ligne directrice indispensable dans la logistique durable : un modèle social pérenne, une transition énergétique innovante, optimiser le volume transporté et allier logistique et commerces de proximité.

La grande qualité des dossiers présentés a permis de montrer que, plus que jamais, la logistique est un gisement d’innovation en développement durable.