Depuis quelques années, les réseaux de points relais se sont développés dans toute l’Europe et constituent sans aucun doute une des solutions de livraison B to C.
image point relais
Ils présentent de nombreux avantages. En terme de service, cela permet au consommateur d’aller lui-même retirer son colis quand il le souhaite (en fonction des horaires d’ouverture) et de choisir son magasin. Le transporteur (et l’e-marchand) y trouve un intérêt puisqu’il massifie les flux vers un point au lieu de livrer de façon capillaire. Une livraison en point relais réduit le coût du transport et lui évite un second passage avec toute la gestion commerciale de ce passage ou de la mise en souffrance du colis. En terme environnemental, la massification des livraisons réduit le nombre de trajets et présente donc un intérêt écologique. Le magasin y trouve aussi un intérêt car, outre une rémunération (cependant assez faible), il peut accueillir de nouveaux clients et ainsi promouvoir ses services.

Sur le papier, le point relais est donc une solution (presque) parfaite à la problématique du dernier kilomètre.

Mais de quand datent ces points relais, que nous voyons se développer au travers notamment des quatre réseaux Relais Colis, Kiala, Pickup Service et Mondial Relay ?

Les points relais en France datent du début des années 1980, lors du très fort développement de la vente par correspondance avec La Redoute et les 3 Suisses. La Redoute lançait en effet à l’époque le 48 h chrono et l’équilibre délai / coût trouvait ainsi une solution aisée dans le point relais.

Relais Colis annonce une création en 1983 et avait une spécificité. Il était dédié à la Redoute, ou plutôt à sa filiale Sogep.

Aujourd’hui, les réseaux de points relais rattachés à un groupe de distribution (par exemple Relai Colis ou Mondial Relay) recherchent activement une diversification de la clientèle, qui permettra d’assurer la croissance et la rentabilité.

Quelles sont les évolutions à attendre ?

La conférence du 2 avril à 15h45 sur la SITL (click & collect, cross canal, consignes, points relais, livraisons sur RV, crowdsouring) apportera certaines réponses.

A priori, on peut prévoir une évolution vers l’automatisation. Nous connaîtrons les points relais « manuels » (les magasins) et les points relais « automatiques » (les consignes). Ces consignes peuvent d’ailleurs être situées à l’intérieur de magasins, ceci simplifiant la sécurité et la gestion du retrait, mais en choisissant des magasins avec une plage horaire d’ouverture la plus large possible.

Une autre évolution possible, clin d’œil à l’histoire de la VPC. Certains pure players, Amazon notamment, pourraient créer leur propre réseau de points relais en consignes automatiques. L’histoire est un éternel recommencement.

Autre sujet, l’opérateur de points relais est transporteur. Pourquoi n’organiserait-il pas la gestion des retours, voire la livraison à partir du point relais au particulier lorsque celui-ci la souhaite ?

Enfin, le point relais élargi sa cible concernant également le C to C. Ainsi, Ebay a signé un accord avec Mondial Relay qui permet ainsi à l’ebayeur de choisir une livraison en point relais.

Tous ces sujets montrent qu’un concept qui a plus de 30 ans comme le point relais est en constante évolution. La logistique du dernier kilomètre n’a pas fini de trouver des solutions innovantes !

A l’heure de l’économie collaborative, le partage est le mot central. Nous partageons les voitures, les appartements, les vélos…

Dans les villes, la mobilité des personnes et notamment les réseaux de transport en commun constituent des axes structurants. Lignes de bus, de plus en plus en site propre, tramway, métro, autocars, RER…

D’où l’idée de partager ces moyens de transport de personnes … pour les marchandises.

Evidemment, nous nous heurtons à de nombreux obstacles, le premier d’entre eux étant la saturation de certaines lignes à certains horaires, notamment en région parisienne.

Mais le partage pourrait avoir différentes formes.

La première forme serait d’imaginer dans certains transports une petite partie réservée à des colis. Cela peut paraître absurde mais l’expérience a déjà existé. En effet, en 1877, la Compagnie Générale des Omnibus, avait installé dans toutes ses voitures parisiennes une boîte destinée à recevoir des colis de petite dimension. Ces boîtes étaient situées à l’extrémité du marchepied, offraient une contenance d’un dixième de m3. La Compagnie Générale des Omnibus acceptait des colis d’une dimension maximale de 0,60 x 0,35 x 0,35 et un poids de 20 kg. Sur les 702 voitures et une amplitude horaire de 7h à minuit, cela représentait l’équivalent de 10 000 courses par jour et une capacité de 1000 m3.

omnibusCette expérience, certes à une époque différente, montre cependant que le partage des infrastructures voyageurs / marchandises n’est pas totalement utopique.

Dans certains pays comme la Suisse ou l’Autriche, le partage des autocars, d’ailleurs souvent postaux, est très répandu.

Une seconde forme de partage, utilisée assez couramment par La Poste, est l’utilisation, dans certains tramways ou bus, à certaines périodes de la journée, de l’espace pour les chariots de distribution du courrier.

Là encore, l’optimisation des ressources existantes permet de réduire le nombre de véhicules circulant en ville.

L’utilisation des voies de métro, RER ou maintenant de tramway, pour le transport de marchandises, même si l’idée est assez ancienne, n’est aujourd’hui plus un tabou.  De nombreux projets existent dans ce domaine.

Ces quelques idées montrent que le partage des infrastructures de transport public de personnes, malgré leur saturation à certaines heures, est une idée sans aucun doute cohérente afin de participer au transfert modal et donc à la réduction des nuisances en villes générées par le transport de marchandises.

nicolasLes articles sur l’enjeu de la livraison jour J dans l’e-commerce montrent qu’il s’agit d’un phénomène de société.

L’immédiateté de l’achat marque notre époque. Ceci se constate dans de nombreux domaines, par exemple les achats de services (hôtellerie, location de voitures, transports). Internet est souvent assimilé à « immédiat ». L’information est en temps réel ; les emails attendent une réponse immédiate, urgente… Nous vivons dans l’urgence en permanence.

L’e-commerce n’échappera pas à cette tendance.

Un des enjeux des prochaines années dans l’e-commerce sera sans aucun doute le délai. L’achat se fera de plus en plus sur des smartphones ou tablettes afin de « gagner du temps ».

Le principe de la livraison jour J est simple (pour l’internaute…). Je clique, je commande et j’attends mon produit « tout de suite ». Le « tout de suite » mérite d’être détaillé.

Un délai normal dans l’e-commerce est une commande passée jour J. L’entrepôt la reçoit J+1 et la prépare J+1 ou J+2. Elle est acheminée par un réseau de transport 24/48 h et parvient donc chez le destinataire entre J+2 et J+4. De nombreux sites affichent des délais de cet ordre. Les sites de vente privée ont des délais plus importants dus à leur modèle.

Le jour J signifie que la commande est passée avec un cut off en milieu de journée (12 ou 14h) et livrée le jour même. Certains sites réduisent encore le délai à 3 heures voire 1 ou 2 heures.

Comme souvent dans les tendances e-commerce, certains peuvent dire qu’il n’y a là rien de bien nouveau. En effet, quand nous commandons une pizza, elle nous est livrée en 20 minutes ! Quand Nicolas effectuait des livraisons à domicile dans les années 1960 en triporteur, il livrait dans l’après-midi ce qui était commandé le matin.

Pourtant, si ces tendances se confirment, cela constitue une vraie révolution. En effet, partir d’un commerce physique et livrer une zone de proximité est relativement simple, même si cela demande une grande organisation. Mais partir d’un entrepôt e-commerce, constitué de centaines de milliers de références d’articles, préparer des commandes, les contrôler, les emballer, les remettre à un réseau de transport et les acheminer chez le destinataire est autrement plus compliqué.

Depuis quelques temps, la bataille du Jour J a été lancée aux Etats-Unis et, comme c’est souvent le cas dans l’e-commerce, elle viendra prochainement chez nous. Les expériences emblématiques sont connues:

Ebay now a mis en place un service de livraison en 1 ou 2 heures à partir des commerces de proximité dans plusieurs villes : San Fransisco, New York, Chicago, Dallas. Google shopping express mise sur un service identique déjà présent à San Fransisco. Walmart et Amazon investissent très fortement sur ce créneau, notamment sur la livraison de produits alimentaires.

Mais la mise en place d’un tel service nécessite des conditions. J’en ai identifié certaines :

–          Picking au départ d’un magasin de proximité ou, pour un pure player, positionnement du site logistique proche de la zone de consommation visée par un service jour J ;

–          Réseau de transport adapté à la ville et organisé avec le minimum de ruptures de charges. La livraison est alors effectuée soit sur rendez-vous ou créneau horaire de livraison, soit dans des lieux de retrait accessibles à l’internaute (par exemple consignes 24h/24) ;

–          Réactivité maximale à tous les maillons de la chaîne.

Pour l’e-marchand, la livraison jour J présente de vrais avantages. Les retours sont très fortement réduits. Ce créneau est créateur de valeur. Il permet sans aucun doute de trouver de nouveaux clients et de créer de nouvelles ventes.

Alors, comme disait Pierre Dac, l’avenir, c’est du passé en préparation!