Stratégies Logistique et Premium Contact organisent la première édition des prix de l’innovation durable. La période de remise des prix n’est pas choisie au hasard. Remettre un prix de logistique durable au moment de la COP21, en l’occurrence le 15 décembre, représente tout un symbole. Ces prix, puisque plusieurs catégories ont été définies, seront remis durant la convention World Class Logistics, organisée par Premium Contact. Lire la suite
Une fois de plus, Amazon laisse filtrer des informations sur l’ouverture possible d’un espace de vente, plus exactement d’un drive, en Californie.
Les acheteurs pourraient, dans un espace de 1100 m², retirer à pied ou en voiture, leurs achats de produits notamment alimentaires.
Certaines informations laissent penser que ce modèle pourrait être celui d’Amazon Fresh en Europe.
C’est évidemment une nouveauté pour un pure player, dont le modèle économique est fondé sur une réduction des coûts fixes, notamment immobiliers et commerciaux.
Mais cette information n’est pas une révolution. De nombreux e-marchands disposent de points de retraits comme Ulmart en Russie ou Grosbill en France.
Le drive existe aux Etats-Unis depuis au moins 50 ans et même depuis la fin des années 1940 ! En France, les 2700 drives alimentaires se sont développés avec succès en une quinzaine d’années, le premier drive alimentaire ayant été créé en 2000.
L’annonce d’Amazon est alors peut-être un constat d’échec.
En effet, Amazon parvient au constat que la livraison au consommateur final, notamment pour des produits alimentaires nécessitant une livraison multi-températures, à ces créneaux horaires restreints car identiques pour la plupart d’entre nous, représente un coût insurmontable.
Le consommateur, surtout en France, est habitué à une livraison à prix réduit et souvent gratuite.
Le consommateur sera donc réduit à se déplacer et porter ses courses alimentaires, comme à l’époque du commerce physique, faute de solution de livraison ?
Pour exister dans ce métier nouveau du commerce alimentaire, Amazon devra trouver des arguments nouveaux. En effet, l’argument du choix, du prix et de la simplicité de livraison ne sera pas nécessairement au rendez-vous.
Amazon sera confronté à une concurrence impitoyable, celle de la grande distribution alimentaire, qui dispose du réseau de magasins dont le rôle évolue vers le métier de point de retrait d’achats sur internet.
Ces groupes disposent également, pour nombre d’entre eux, d’un réseau étendu de drives solos.
La grande distribution mettra en face d’Amazon Fresh des arguments de poids : son réseau, mais surtout sa puissance d’achat qui se met progressivement en place avec les concentrations en cours.
Amazon nous avait donc habitués à des modèles plus innovants que la création de drives.
Par exemple, celui de concurrencer la grande distribution en s’appuyant sur les commerces de proximité est très certainement un modèle plus acceptable et plus porteur d’innovation que de devenir un nouveau réseau de drives alimentaires alors même que le territoire français semble atteindre un niveau de saturation.
Amazon pourra trouver chez ces commerces de proximité l’offre de produits, mais aussi la solution de point de retrait, à l’image des points relais.
Amazon pourrait également modifier son image, en se transformant comme un soutien du commerce traditionnel, agir comme un soutien local de la vie de quartiers et pas un concurrent supplémentaire d’un secteur d’activité déjà bien mal portant.
Depuis plus d’un an, ce blog parle de l’évolution collaborative de la livraison du dernier kilomètre.
Ce n’est pas un hasard. En effet, l’économie collaborative concerne directement ou indirectement de nombreux aspects de notre vie quotidienne. L’usage partagé des moyens de transport jusqu’à présent individuels comme Velib ou Autolib en constitue un des aspects. Les modèles d’Airbnb, de Drivy ou de Blablacar en montrent d’autres aspects. Ebay, Le Bon Coin ou tous les sites de revente d’objets utilisés sont également caractéristiques de notre époque.
Sans être aussi structurés, ces modèles existaient déjà avant tous ces noms connus et bien avant internet. La location d’appartements de vacance ou le covoiturage ont toujours existé, comme les brocantes ou les locations de vélos.
Ce qui change dans l’économie collaborative, c’est l’utilisation d’une communauté dans une base de données numérique, c’est la mondialisation des informations et probablement la vitesse avec laquelle ces modèles se développent.
Une fois n’est pas coutume, ce blog vous conseille une excellente lecture sur les données, le tout nouveau livre de Louis-David Benyayer, éminent spécialiste de la logistique urbaine, et de Simon Chignard « Datanomics », aux Editions FYP. Les éditions FYP ont édité l’ouvrage de Jérôme Libeskind « La logistique urbaine – les nouveaux modes de consommation et de livraison ». Voici donc quelques idées de lecture sur la plage ou dans votre appartement Airbnb !
Mais cet été nous apporte d’autres bonnes surprises. La livraison collaborative, jusque-là méconnue en France (ce blog en parle cependant depuis un an), devient un sujet grand public. Le journal gratuit 20 minutes, qui vient de publier différents articles sur les tendances de l’économie collaborative, s’intéresse à ce modèle. La mise en perspective de ce modèle avec les autres modes de consommation et services collaboratifs, comme la mise à disposition d’espace dans sa cave (le costockage) est tout à fait intéressante.
Transporter une personne dans sa voiture, c’est assez simple et c’est le covoiturage. Transporter des colis, c’est autrement plus compliqué. Les colis sont de dimensions et poids multiples. Il faut accéder au destinataire, lui remettre sa commande, respecter un engagement.
Pourtant, ce modèle se développe à une vitesse considérable aux Etats-Unis, en Chine, mais aussi en Europe, de la Suède à la Russie, en passant par l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Finlande et aussi la France.
Comme le covoiturage, nous connaissons les modèles interurbains ou locaux. Il existe également de nombreux modèles intercontinentaux.
A titre d’exemple, je voyage à Nairobi. J’ai droit à 20 kg de bagages et n’en ai que 10. Je mets les 10kg à la disposition d’autres personnes pour acheminer un colis.
Sur le plan local, le modèle prendra progressivement sa place parmi les solutions de livraison du dernier kilomètre, en un temps réduit, le soir, le week-end par exemple.
Même si l’assimilation du modèle de livraison collaborative avec l’uberisation de l’économie peut être à l’origine de confusions, il n’en reste pas moins que la livraison collaborative constituera une des solutions les plus pertinentes de la logistique urbaine. En effet, mettre des colis dans des sacs à dos ou des Velib plutôt de que de les transporter dans des camions ne nécessite pas d’être spécialiste pour imaginer l’impact environnemental avec un investissement bien faible par rapport à d’autres solutions de logistique urbaine ! Si par ailleurs nous profitons de déplacements existants, on optimise l’intégralité de la chaîne. Nul doute que la livraison collaborative constituera donc un des principaux gisements de développement de la logistique urbaine et pourra modifier la façon de livrer des colis ou des marchandises dans les villes.
Un des meilleurs exemples est celui de Drivoo, qui est intervenu en mars 2015 sur la table ronde organisée par Jérôme Libeskind sur la SITL.
La logistique collaborative est créatrice de valeur, d’abord environnementale.