Les points relais datent des années 1980. Ils ont été créés à l’époque de la Vente par Correspondance. Les sociétés de VPC, qui font déjà face à la problématique de livrer des clients souvent absents de leur domicile, imaginent de confier à des particuliers, référents dans leur quartier, la fonction de réception et remise des colis. Les points relais sont inventés. Le modèle « d’hôtesses locales » – c’est le terme utilisé à l’époque- est vite remplacé par des commerces.

Les commerces, en échange d’une rémunération modeste, effectuent ce travail et sont intéressées par l’attraction d’une clientèle supplémentaire qui peut aider à augmenter le chiffre d’affaires.

Les points relais constituent aujourd’hui la principale solution de livraison hors domicile. 4 réseaux principaux se partagent le marché et continuent à mailler de façon très fine le territoire. En cette période de Noël, ils sont utilisés de façon très intensive et permettent à nombre de parents de se faire livrer les jouets de Noël sans que les enfants ne les aperçoivent… Lire la suite

Les prix Stratégies Logistique de l’innovation durable ont été remis le 15 décembre lors de World Class Logistics, manifestation organisée par Premium Contact.

prix stratégies

Ce prix était une première et prends d’ores et déjà sa place dans l’univers des récompenses logistiques.

Son jury, présidé par Marc Prokopp, directeur Supply Chain des Galeries Lafayette, comprenait plusieurs professionnels de la green logistics dont deux membres de la commission Logistique Urbaine de l’Aslog, Juliette Collin et Jérôme Libeskind, expert en logistique urbaine et e-commerce.

Plusieurs catégories avaient été prévues pour la remise des trophées.

La catégorie Chargeurs a permis de récompenser Scapalsace pour l’entrepôt totalement automatisé réalisé par Witron. Ce concept avait fait l’objet d’une présentation lors de la matinale Intralogistique de l’Aslog le 30 septembre dernier à Lille, animée par Jérôme Libeskind. Le concept d’automatisation d’entrepôt permet de réduire l’emprise foncière nécessaire pour la réalisation de cet entrepôt.

Le prix de la catégorie Transporteurs et Prestataires a été remis à European TK Blue Agency. Cette agence extra-financière innove en permettant aux entreprises de mesurer l’impact des externalités négatives produites par le transport de marchandises. C’est une étape nécessaire afin de permettre une amélioration des pratiques du transport et progresser dans la mise en œuvre de méthodes de distribution vertueuses.

Le prix de la catégorie Infrastructures a été décerné à Sogaris pour le bâtiment n°3 du site de Créteil. Le jury a considéré que le fait de pas détruire une friche industrielle des années 1970 mais de la réhabiliter et la transformer en un bâtiment performant sur le plan logistique et environnemental est en soi une grande innovation.

Le prix de la catégorie Eco-Conception a été remis à Chep pour la conception du quart de palette en matériaux recyclés. Ce quart de palette permet d’améliorer la gestion de la logistique des displays et autres boxes de grande distribution. Sa conception permet d’économiser sur le transport et sur les emballages.

La catégorie Logistique Urbaine, qui rassemblait le plus grand nombre de dossiers, souvent de très grande qualité, a été remis à la société Drivoo. Spécialiste de la logistique collaborative, le principe de Drivoo est d’utiliser les trajets existants de particuliers pour livrer des colis en milieu urbain. Ce sont des véhicules en moins dans les villes. La livraison collaborative, qui a fait l’objet d’un atelier présenté par Jérôme Libeskind, est maintenant reconnue comme une des solutions les plus pertinentes de la logistique urbaine.

photo conférence

Enfin, le grand prix du Jury a été remis à l’Espace Logistique des Cordeliers, à Lyon, mis en œuvre par Ooshop, Deret et Lyon Parc Auto. Le sujet de mutualisation des espaces logistiques urbains est un concept imaginé depuis des années par les experts pour réduire le surcoût de la logistique urbaine. Cette initiative est la première totalement opérationnelle. Le jury a récompensé cette initiative remarquable qui permet de mutualiser les espaces, mais aussi les flux de transport amont, puis de consolider les flux en B to C (Ooshop) et en B to B (Deret). La distribution est entièrement réalisée au moyen de véhicules électriques. Ce site a été visité lors de la journée Logistique Urbaine organisée par l’Aslog le 13 octobre 2015.

Ces récompenses ne doivent pas faire oublier la grande qualité de certains dossiers nominés, comme le réseau de consignes InPost, permettant de réduire l’impact environnemental des échecs à la livraison des colis, le triporteur électrique frigorifique présenté par Petit Forestier ou le nouveau terminal conteneur mis en place par Docks Seine Nord Europe / Escaut.

Bravo à tous les gagnants et nominés qui montrent le potentiel d’innovation dans la green logistics et la diversité des solutions mises en œuvre !

La COP21 est l’occasion de se poser les questions de fond sur la transition énergétique. Le camion électrique est au cœur de toutes les préoccupations.

Rouler électrique, c’est supprimer les émissions de CO2 et d’autres polluants locaux. C’est donc sans aucun doute le souhait de tous.

La COP 21 est l’occasion de mettre l’accent sur de nombreuses initiatives vertueuses.

Il faut à cet égard souligner l’initiative de Guerlain et de son prestataire Speed Distribution, qui testent avec Renault Trucks un véhicule électrique de  16 t (6 tonnes de charge utile) utilisé quotidiennement entre l’usine de Chartres, le quai de Speed Distribution à Ivry-Sur-Seine et les boutiques parisiennes de Guerlain. Ce camion électrique expérimental a été présenté lors de la visite organisée par l’ADEME le 10 décembre.

Camion électrique Renault Trucks 16 tonnes utilisé pour Guerlain

Camion électrique Renault Trucks 16 tonnes utilisé pour Guerlain

Il a une autonomie annoncée de 120 kilomètres. Le poids des batteries Lithium Ion est de 2 tonnes, expliquant ainsi la différence entre le PTAC de 16,3T et la charge utile de 6 tonnes.

Ce véhicule doit respecter un cycle de recharge quotidien de 7 heures mais accepte un « biberonnage » intermédiaire, lui permettant ainsi d’être utilisé sur des parcours plus importants comme celui nécessité par les flux logistiques de Guerlain.

Il est intéressant de constater que l’électrique ne concerne plus exclusivement les petits véhicules de distribution ou les petits véhicules poids-lourds comme le Maxity électrique de Renault Trucks mais également les charges lourdes qui constituent l’essentiel des flux en volume dans une agglomération.

Il s’agit là d’une expérience très prometteuse. Renault Trucks envisage la mise sur le marché de ce véhicule d’ici 5 ans.

Mais le camion électrique est-il nouveau ?

Il est surtout très ancien.

Déjà en 1925, il y a quatre-vingt-dix ans, Renault commercialisait des camionnettes électriques qui circulaient dans Paris. Il y avait à cette époque 15 bornes de recharge électrique dans la capitale.  Ces véhicules électriques avaient, comme aujourd’hui, 100 kilomètres d’autonomie mais ne roulaient qu’à 25 ou 30 kilomètres/h.

Pourquoi si peu de progrès ont été effectués en près d’un siècle alors que d’autres domaines de l’industrie ont connu des bouleversements autrement plus complexes et rapides ?

Les véhicules électriques ont connu un certain développement dans des contextes économiques spécifiques : rareté du carburant, guerres, et maintenant préoccupations environnementales.

Le développement d’une technologie, et en l’occurrence du camion électrique, est le résultat de priorités d’investissement, public, mais aussi de la part des constructeurs. Les constructeurs ne savent investir dans un produit que dans la perspective d’un marché potentiel et d’une rentabilité attendue.

Le véhicule poids-lourd électrique trouvera-t-il un marché potentiel à court terme, sachant qu’il sera concurrencé par les véhicules thermiques à faibles émissions (norme Euro 6, biodiesiel), hybrides, ou au gaz ? C’est là toute la difficulté à laquelle ils seront confrontés.

Mais le marché du véhicule électrique poids-lourd n’existera que si plusieurs conditions sont réunies :

  • Un prix acceptable par le marché
  • Une autonomie suffisante
  • Une charge utile compatible avec les besoins de la distribution

Il y a donc urgence à accélérer les moyens de recherche afin de faire en sorte que ces véhicules restent européens et soient rapidement mis sur le marché. La pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène, en test avec le camion Maxity, comme solution de prolongation d’autonomie pourra répondre partiellement à ces interrogations.