Le triporteur est considéré comme un des moyens de livrer les centres villes de façon plus propre. Mais d’où nous vient ce curieux véhicule hybride, entre un vélo et une voiture ?

La légende nous apprend qu’en 1625, un jésuite missionnaire en Chine, du nom de Ricius, installa sur un agencement de barres et de traverses, 3 roues inégales. Le tricycle est alors né ! Mais c’est bien plus tard qu’il gagna ses lettres de noblesse. Les premiers tricycles apparaissent dans les années 1820 mais il ne s’agit pas encore de triporteurs. Le premier modèle « industriel » de tricycle est réalisé en Angleterre, par James Starley.

Les tricycles sont alors réalisés à des fins de promenade mais pas encore de déplacements professionnels. Lire la suite

Quand on parle délocalisation, difficulté d’usine française, disparition des centres-villes au profit de zones commerciales périphériques, il y a toujours un grand absent, le transport.

Fabriquer plus loin, acheter plus loin, c’est d’abord générer plus de transport, des longs trajets en conteneur maritime, en camion à travers l’Europe, des trajets en voiture individuelle.

Les importations françaises continuent à augmenter fortement. En 2016, la croissance des importations a été de 3,7% après un bond de 6,4% en 2015. [1]

La vacance commerciale dans les villes augmente d’un point ou deux par an. Elle est aujourd’hui supérieure à 10% et atteint 25% dans certaines villes françaises.

Au-delà des bruits de bottes, de mégaphone, d’accusation de l’Europe, de la mondialisation, nous pouvons nous interroger sur le rôle de chacun.

Le rôle de l’Etat est certes de préserver l’équilibre des territoires, des centres villes, des entreprises. Il est aussi d’agir sur la santé publique des habitants. Les transports sont, nous le savons, fortement contributeurs d’émissions de Gaz à Effet de Serre, mais aussi, en particulier en milieu urbain, de pollution locale (particules fines, Oxydes d’Azote), d’embouteillages, de bruit, d’accidentologie. Les seules particules fines que nous respirons dans les villes françaises sont responsables de 48 000 morts prématurées.[2]

La responsabilité de l’Etat est donc d’inciter les entreprises à maîtriser les flux de transport. C’est possible à grande échelle, pour ce qui concerne les délocalisations, en faisant supporter au générateur de flux les coûts environnementaux et sociaux induits par ces transports. L’écotaxe était une réponse possible, même partielle. Elle a été abandonnée. D’autres réponses pourraient être proposées.

Mais n’attendons pas tout de l’Etat ! Les effets des décisions de l’Etat sont trop peu efficaces dans ces domaines et toujours très longues. Le consommateur a un rôle essentiel qu’il ne faut pas négliger.

Acheter responsable, c’est acheter près de chez soi, dans des commerces de proximité, lorsqu’ils existent encore. C’est aussi préférer des vêtements fabriqués en France, éventuellement au Maroc, plutôt que des vêtements Primark fabriqués au Bangladesh dans des conditions sociales désastreuses.

Le cas de l’entreprise Labonal, fabricant bien connu de chaussettes, est édifiant. Entreprise qui peine à sortir d’une délocalisation, basée sur des prix de plus en plus bas, elle s’oriente vers la qualité en fabricant français. Sa mise en redressement judiciaire est là pour montrer que rien n’est simple. La responsabilité du consommateur est énorme. C’est à lui de soutenir cette entreprise, d’accepter de payer 12 € une paire de chaussettes.

Concernant Whirpool, là encore, rien n’est à attendre de l’Etat. Par contre, le consommateur peut choisir d’acheter des machines à laver Whirpool ou d’une autre marque, en fonction de sa sensibilité sur le « nationalisme » économique. Il peut facilement, à lui seul, faire reculer ce groupe, qui trouve en France son 4ème marché mondial, beaucoup plus important que la Pologne.

Les commerces de centre-ville disparaissent. Certes, l’Etat, les maires, les membres des CDAC sont responsables du développement anarchique des zones commerciales périphériques, qui se portent d’ailleurs parfois assez mal… Mais le consommateur aussi. Il a le choix. Rien ne l’oblige à éviter le centre-ville pour se diriger vers des enseignes uniformisées et banalisées.

Preuve de la responsabilité du consommateur, le magazine Que Choisir (mai 2017) vient de publier un reportage sur le sujet « Où sont passés les commerces ? », en citant les exemples d’Albi ou de Châtellerault.

Faute d’Etat responsable, il faudra probablement trouver des consommateurs responsables pour que l’emploi perdure dans les entreprises françaises.

[1] Source Insee

[2] Source Agence Européenne de l’air

Quand nous parlons du dernier kilomètre et d’environnement, tous les voyants virent au rouge. L’e-commerce génère de plus en plus de colis, livrés de façon anarchique dans les villes, souvent avec des stationnements en double-file. Les magasins sont livrés de plus en plus fréquemment, du fait du cross-canal, mais aussi d’une gestion plus optimale des surfaces de ventes et des stocks. Les repas sont livrés par une myriade de vélos et scooters roulant de plus en plus vite, trop souvent sans respecter les règles de sécurité de base. Les sites internet nous proposent des livraisons en 1 ou 2 heures, effectuées par des coursiers, le plus souvent motorisés. Les livraisons à domicile connaissent une croissance exponentielle.

Ces flux ne sont pas tous nouveaux. Ainsi, les livraisons à domicile existent depuis fort longtemps. Les grands magasins en faisaient déjà au 19ème siècle un de leurs arguments de vente, ceci bien avant l’invention du marketing.

Mais leur développement rapide perturbe les schémas en place dans les villes et l’organisation de la mobilité des marchandises.

Pourtant, d’autres nouvelles nous semblent aller dans le bon sens, au moins sur le plan environnemental. Sur le plan culturel ou affectif, cela semble moins sûr. Elles concernent en fait principalement la réduction de certains flux transportés, et donc le nombre de véhicules sur la route.

Le premier segment touché par l’économie numérique est le courrier. Son déclin de 7% par an participe à la réduction des flux de véhicules dans les agglomérations. Il en est de même pour les autres produits progressivement dématérialisés, la musique, les cassettes vidéo, les livres, les journaux, la photo, les archives et autres documents papier… Autant de secteurs qui évoluent profondément et qui tendent à disparaître sur le plan matériel. Si nous voyons avec tristesse disparaître livres, disques et journaux, réconfortons-nous en pensant aux arbres économisés et aux camions en moins sur nos routes ! Nous pleurons probablement moins la disparition des relevés de banque et les avis d’imposition !

Mais la réduction des volumes transportés ne s’arrête pas là. Les progrès technologiques permettent de réduire sensiblement les emballages. C’est ainsi le choix fait par Cdiscount en équipant ses entrepôts de la toute nouvelle machine d’emballage CVP-500 de Neopost, qui découpe et ajuste le carton de tous les côtés afin de réduire le volume du colis transporté. Cette machine d’emballage a été récemment primée au Prix Stratégies Logistique de l’innovation durable.

Dans d’autres domaines, le développement progressif des imprimantes 3D permet de réduire le transport de certaines pièces, fabriquées localement. Les applications actuelles des imprimantes 3D se retrouvent actuellement dans de nombreux secteurs tels l’automobile, la plasturgie, l’aérospatiale, l’électronique, le médical. La croissance du marché des imprimantes 3D est de 70% par an. En 2016, il s’est vendu dans le monde 278 000 imprimantes 3D de bureau et 12500 machines industrielles. En mai prochain aura d’ailleurs lieu le premier salon de la fabrication additive à Paris.

Ces 3 exemples montrent que les principaux axes de progrès afin de réduire le nombre de produits transportés sont la dématérialisation, la mécanisation permettant de réduire les volumes des emballages, la fabrication additive permettant de réaliser sur place les produits nécessaires et de ne transporter que des matières premières.

L’impact du progrès technologique sur l’environnement est alors une réalité !