En 2017, les émissions de CO² en France ont progressé de 3,2%. Nous sommes bien loi des belles promesses effectuées lors des accords internationaux.


Certes, nous savons nous battre pour obtenir des accords internationaux sur les réductions d’émissions, prendre des engagements dans des lois, mais manifestement, les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Les origines de cette hausse que nous ne savons pas juguler sont nombreuses : sûreté nucléaire nécessitant la fermeture de centrales, sécheresse, croissance économique, croissance de la population.
Elle est surtout le résultat d’une constatation évidente : nous ne parvenons pas à changer de modèle.
Lors de la COP24, qui vient tout juste de s’achever à Katowice, la très jeune militante Greta Thunberg (15 ans seulement) nous explique tout, avec des mots simples : « si les solutions au sein du système sont si impossibles à trouver, alors peut-être devrions-nous changer le système lui-même ».
Première en France, plusieurs associations, dont Greenpeace et Oxfam, ont décidé de poursuivre l’Etat français en justice pour inaction face à ses engagements internationaux. L’Etat doit répondre à cette procédure préalable sous 2 mois.
Nous l’avons vu les dernières semaines, l’environnement n’est plus (si elle ne l’a jamais été), une priorité du gouvernement actuel. Il est vrai que les mesures nécessaires ne sont pas toujours populaires. Pourtant, elles sont probablement indispensables et plus nous attendons, plus le coût en sera élevé.
Nous avons pu le constater, la fiscalité écologique a des limites. Mais d’autres actions sont peut-être possibles, notamment sur l’aménagement du territoire. Nos territoires périurbains, irrigués par des autoroutes, dont certaines en construction ou prévues, sont particulièrement énergivores. Les populations habitent à des distances de plus en plus éloignées de leur lieu de travail, profitant d’infrastructures rapides et souvent gratuites. La livraison des marchandises, de plus en plus fréquemment achetées sur internet, devient peu productive du fait des distances.
Il y a donc urgence à inverser la tendance. Cela peut passer par une fiscalité attractive pour les centres-villes au détriment des périphéries. Cela peut aussi passer par un coup d’arrêt au développement incohérent de zones d’habitat périphérique, de lotissements souvent situés à des dizaines de kilomètres des grandes métropoles.
Inciter les constructeurs automobiles à construire des voitures plus propres, comme vient de le décider l’Europe, est certes indispensable, mais loin d’être suffisant. L’étalement urbain implique une augmentation des kilomètres parcourus, donc des émissions de CO², qui met en défaut les efforts industriels.
Changer de système, c’est d’abord changer le lieu d’habitation, rapprocher les habitants des emplois, réinventer les quartiers, dans lesquels les habitants trouvent leur logement, leurs commerces, leurs loisirs et leur travail.
Il s’agit tout simplement de réinventer le bourg, pôle d’attraction économique, commercial, mais aussi d’habitat.
Et c’est peut-être le meilleur modèle pour éviter d’avoir à nouveau des vagues de gilets jaunes sur les ronds-points.

Le mouvement qui a secoué la France depuis quelques semaines a eu de nombreuses conséquences négatives. Nous avons tous en tête les images dramatiques de ces samedis à répétition.

Les grands perdants sont d’abord les commerçants. Pour de nombreux commerces, les samedis du mois de décembre représentent des chiffres d’affaires considérables. Ces jours sont souvent les plus importants de l’année. Certains d’entre eux seront mis en difficulté. Tous les commerces ne sont pas atteints de la même façon. Il s’agit d’abord des commerces de centre-ville, dans les grandes villes, Paris, mais aussi Bordeaux, Saint-Etienne ou Toulouse, fortement touchés par le mouvement contestataire et la violence. La fréquentation dans les centres commerciaux est en baisse de 17%, et de 20% dans les seuls centres commerciaux de centre-ville.

Les autres grands perdants sont les activités touristiques, notamment à Paris. La fermeture de musées, de monuments, sites particulièrement prisés des touristes, perturbe fortement les activités qui sont liées à ce secteur, le commerce, mais aussi l’hôtellerie et la restauration.

N’oublions pas les transporteurs. Perturbés par les blocages, ces activités indispensables au fonctionnement même de l’économie, se trouvent souvent dans des situations difficiles.  Les transporteurs approvisionnent des plates-formes logistiques qui approvisionnent elles-mêmes des magasins. L’ensemble de la chaîne est alors pénalisé par ce mouvement.

Les impacts indirects du mouvement se trouvent dans la croissance économique et l’emploi. Nous parlons déjà d’un impact de 0,1 à 0,2% sur la croissance. Les économistes considèrent, du fait notamment des gains de productivité, que l’impact de la croissance sur l’emploi débute avec un taux de croissance, suivant les experts, de 1,5 à 1,9%. Avec les Gilets Jaunes, c’est donc l’emploi qui est touché.

Autre impact indirect, et pas des moindres, l’image de la France face à ses engagements de réduction des émissions de GES. La France n’est pas le meilleur élève dans ce domaine. Les émissions de Gaz à Effet de Serre peinent à se stabiliser, alors que nous devons les réduire, en 2030, de 40% par rapport à 1990. Le transport est un fort contributeur à ces émissions. La taxe carbone avait pour but de faire changer les pratiques de mobilité, mais le problème est probablement plus complexe. Il est le résultat de 20 ans de politique d’urbanisme, avec un développement effréné de zones pavillonnaires périphériques, souvent de plus en plus loin des villes, qui imposent l’utilisation de la voiture individuelle. Taxer l’essence (ou le diesel) n’est probablement pas suffisant pour changer les comportements. Il faut freiner l’étalement urbain. 78 000 hectares sont artificialisés chaque année en France, dont 50% pour l’habitat. La racine du problème est là.

Ce mouvement a toutefois un gagnant, et probablement un seul : l’e-commerce.

Délaissant les magasins physiques en cette période de décembre, les consommateurs se dirigent naturellement vers l’e-commerce. Alors que Le magasin Printemps Haussmann annonce déjà une baisse de 30% de son chiffre d’affaires durant la période de décembre, Rakuten voit son chiffre d’affaires grimper de 65% en comparaison avec la même période de 2017. Un récent sondage Opinionway indiquait que 43% des français privilégient cette année les achats en ligne pour leurs cadeaux de Noël.

Amazon et Cdiscount, qui affichent une croissance insolente, feront grâce aux Gilets Jaunes une année record. L’e-commerce, qui affiche de façon constante une croissance d’environ 14% par an, devrait cette année profiter d’une situation exceptionnelle.

Une question se pose toutefois. ces nouveaux e-consommateurs, qui auront compris qu’une alternative au commerce physique existe, reviendront-ils vers les commerces de proximité lorsque le mouvement se sera tari ?

L’avenir des autoroutes et voies rapides de l’Ile-de-France, et notamment le boulevard périphérique, est un sujet qui concerne la mobilité des personnes mais aussi le transport de marchandises et la distribution des habitants et activités économiques.

Logicités est expert associé dans le cadre de l’Atelier des Mobilités, une des quatre équipes qui ont été choisies dans le cadre de la consultation internationale sur le devenir des autoroutes et voies rapides du Grand Paris.

Les autoroutes et voies rapides, le boulevard périphérique, constituent des axes logistiques essentiels de l’Ile-de-France, qui cumulent plusieurs fonctions. Travailler sur l’avenir de ces axes structurants revient à comprendre comment ils s’intègrent dans les besoins de mobilité et technologies futurs.

Logicités apportera à l’équipe Devillers & Associés, Setec, 6-T et APRR une vision et une analyse sur les problématiques de logistique urbaine et de transport de marchandises.

Cette consultation internationale à l’initiative du Forum Métropolitain du Grand Paris, qui fédère les représentants de l’Etat, des départements, de la Métropole du Grand Paris, de la région Ile-de-France, la Mairie de Paris, les intercommunalités de l’Ile-de-France et l’Association des Maires de l’IDF.

Les équipes vont pouvoir travailler sur plusieurs échéances, notamment 2030 et 2050, afin d’imaginer ce que seront ces axes et de quelle façon ils pourront évoluer.

Les résultats de cette étude feront l’objet, au printemps/été 2019, d’une exposition au Pavillon de l’Arsenal.

Logicités est fier de participer à ces travaux prospectifs aux côtés de bureaux d’études et d’experts reconnus sur le plan international.

Logicités travaille régulièrement sur des travaux prospectifs et vient de publier un ouvrage sur la Logistique urbaine au Japon.