C’est quoi le GNV ?
Nous connaissons depuis longtemps les autobus ou camions d’enlèvement des déchets fonctionnant au GNV. 2600 bus et 1000 bennes à ordures ménagères fonctionnent avec cette énergie. C’est également le cas de certaines voitures particulières ou véhicules utilitaires légers. Pour ces derniers véhicules, c’est plutôt le GNL (forme liquéfiée à -160°C) qui a été développée, ceci depuis longtemps.
Cette énergie est moins connue pour des véhicules poids lourds de distribution urbaine. Et pourtant, elle présente de nombreux avantages.
Le premier avantage du Gaz Naturel de Ville (gaz comprimé à 200 bars), par rapport au diesel, est la quasi absence d’émissions de particules. Ce sont ces particules qui constituent la pollution visible dans une agglomération, qui est notamment à l’origine des pics de pollution. Les études montrent que les véhicules de livraison comptent pour environ 30% dans les émissions de particules provenant de l’ensemble des véhicules. C’est donc tout à fait significatif.
Le second avantage, moins visible, mais tout aussi important, est une réduction des émissions de CO², de l’ordre de 25% pour du gaz naturel et de 97% pour du biométhane.
Un autre atout du GNV. Les motorisations sont globalement moins bruyantes.
Pour des véhicules poids lourds, nous disposons généralement d’une autonomie de l’ordre de 250 km, soit 2 fois plus que pour un poids lourd électrique.
Pour certaines typologies de véhicules, le GNV est une bonne solution, permettant de gérer des tournées de distances significatives.
Mais alors pourquoi seulement quelques flottes comme celles de Monoprix, Point P ou Castorama ont été mises en service ?
Un des freins est aujourd’hui le coût des véhicules. Les fabrications en très petite série sont probablement à l’origine de ce coût élevé.
Un autre obstacle visible : les stations-service de GNV sont très rares. Si le conducteur doit faire un détour important pour s’approvisionner, il ne retrouve pas directement un gain significatif.
Si la sortie progressive du diesel est bien un enjeu de société, et cela semble être le cas, il est urgent de développer une filière de production de véhicules GNV, avec un coût d’achat compétitif pour les opérateurs. Il est également essentiel qu’un réseau de stations publiques de GNV soit réalisé dans toutes les grandes agglomérations. On ne peut pas exiger d’un opérateur de prendre le risque de véhicules plus chers et d’investir dans une station.
Le développement de la filière du biométhane est également un enjeu essentiel.
Enfin, et c’est là un des rôles des autorités publiques, l’opérateur qui fait le choix de véhicules « propres » doit avoir des avantages par rapport aux autres. Ces avantages peuvent être des avantages fiscaux, des horaires de livraison élargis, l’utilisation à certaines heures des voies de bus, et bien entendu le fonctionnement garanti en cas de mise en place de circulation alternée !
La volonté gouvernementale « d’en finir avec le diesel » implique des vraies mesures et initiatives publiques afin de créer une filière. Aujourd’hui, nous avons des pionniers. Nous devons maintenant passer des expérimentations à la mise en place à grande échelle.
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