Archive d’étiquettes pour : crowdshipping

1 million € pour aider le développement de start-ups, c’est un enjeu qui motive à juste titre plus d’un créateur d’entreprise. 1053 projets ont été déposés et soumis aux votes des internautes.

Aviva vient de dévoiler la liste des finalistes, les 183 start-ups encore en lice pour remporter un prix bien mérité. Réponse le 18 mars.

fabrique aviva

Parmi ces 183 projets, 5 ont retenu mon attention par leur caractère innovant pour le domaine du transport et de la logistique, notamment urbaine.

Tout d’abord, la société Cocolis, spécialiste de la livraison interurbaine collaborative. Vous souhaitez expédier un colis de Paris à Nice, inscrivez votre demande, qui sera mise en relation avec un transport équivalent, effectué par un particulier. De façon complémentaire, vous effectuez un trajet avec un coffre vide, enregistrez votre trajet et profitez d’une opportunité de rendre service à un autre particulier. Le covoiturage de colis est ainsi inventé et organisé. Il s’agit là d’une solution pertinente sur le plan de l’environnement, mais permet aussi de réduire les coûts du transport, souvent élevé lorsque des particuliers d’adressent à des réseaux de transport professionnels. Peu d’autres acteurs se positionnent sur ce créneau interurbain collaboratif. Nous pouvons toutefois citer DacOpacK, qui part de l’enregistrement de trajets disponibles, de particuliers ou de professionnels, afin d’offrir aux internautes, notamment dans le cas de vente en C to C, un ensemble de solutions disponibles.

Toujours dans cadre des modèles de crowdshipping, la société Globshop propose de « co-avionner » des produits. Ainsi, un voyageur peut acheter et transporter dans ses bagages un colis à destination d’une personne dans le pays vers lequel il voyage. Il s’agit là d’une délégation d’achat et de transport, ne présentant donc pas de risque sur les produits transportés. Plusieurs modèles assez proches de « co-avionnage » se développent actuellement très rapidement, répondant à des problématiques locales ou au développement du C to C. C’est ainsi le cas de PiggyBee ou de e-Shipp.

Autre projet nominé, celui de Vélo-Cargos Drôme. L’idée est de développer l’utilisation de vélos-cargos, de type biporteurs, en milieu rural. Prendre un vélo pour transporter des courses plutôt que prendre sa voiture, voilà une initiative bien pertinente pour des trajets de courte distance. Vélo-Cargo Drôme a la particularité de mettre à disposition des vélos-cargos mais surtout de les fabriquer. Ces vélos biporteurs, fabriqués au Danemark ou aux Pays-Bas, sont en effet souvent d’un prix élevé.

vélo cargo drôme

Un projet très innovant de logistique urbaine et d’aide aux commerces de centre-ville est mis en place par Dropbird, nominé dans le cadre du concours Aviva. Dropbird propose aux voyageurs en train de commander sur internet des produits de commerces de proximité et de les récupérer à leur gare de destination. Le transport entre le point de collecte et les commerces est effectué en véhicule électrique. Le projet a récemment été testé avec succès en Bretagne. Il s’agit là à la fois d’une solution de click & collect de courses mais aussi d’aide aux commerces de proximité d’accès à l’e-commerce.

Enfin, un cinquième projet mérite une attention particulière pour le domaine du transport, celui de Camion Anti-Gaspi. Ce projet vise à trouver une nouvelle vie aux invendus et surplus de la distribution, produits non alimentaires et alimentaires.

Encore quelques jours de suspense pour savoir si le transport de marchandises, au travers de ces start-ups et de quelques autres probablement oubliées parmi les 183 nominés, sera un des gagnants de ce très beau concours.

En 2013, le magasin Auchan de Saint-Herblain avait expérimenté le covoiturage des courses. Le principe était de mettre en relation un client venant retirer ses achats à un drive et un internaute habitant à proximité. Le premier client se voyait proposer, moyennant un avantage économique, de livrer les courses de son voisin.
Ce principe découle des expériences de Walmart aux Etats-Unis, fondées sur le service aux consommateurs, mais aussi la réduction des coûts de transport. Les avantages environnementaux sont importants. Covoiturer les courses, c’est éviter un trajet et donc réduire l’impact environnemental du transport.
C’est aussi un moyen de développer les liens de proximité entre les habitants et les services aux consommateurs.

Deux initiatives récentes remarquables sont dans la continuité de ces premières expériences.

Tout d’abord, le magasin Carrefour de Labège (Toulouse) a mis en ligne un service de livraison express entre voisins. Pour seulement 9,90€, un internaute peut se faire livrer ses courses par un de ses voisins, qui profitera de son propre trajet. Les livraisons sont effectuées en 3 heures seulement, sur créneau d’une heure. Le service est réalisé par la start up Drivoo, qui se développe dans différentes villes de France, à Toulouse, mais aussi à Paris, sur les livraisons au départ de commerces et centres commerciaux, en utilisant des livreurs qui sont des particuliers.
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Drivoo vient tout juste d’être reconnue par la communauté logistique en remportant le prix de l’innovation logistique durable dans la catégorie « logistique urbaine ». Permettre de désengorger les villes en optimisant les trajets existants constitue une des solutions les plus pertinentes de la logistique urbaine.

La seconde initiative concerne l’ensemble des flux de marchandises des particuliers et notamment le C to C, en plein développement. Vendre un meuble, un objet ou un vélo sur internet est devenu simple avec les sites de vente en ligne entre particuliers comme Ebay ou Leboncoin. La difficulté apparaît dans la livraison de l’objet. Dès que l’objet est encombrant, le coût élevé du transport impose de limiter la vente à un secteur géographique local. Il fallait donc inventer une solution économique et simple permettant à des particuliers de livrer les objets sur des distances plus longues, des trajets interurbains. C’est ce qu’a inventé la start up DacOpacK.
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En allant plus loin qu’un simple site de mise en ligne d’annonces, DacOpacK est parti des capacités de transport disponibles, soit dans des voitures, soit dans des camions, donc des professionnels. Ces capacités disponibles, souvent des trajets réguliers entre deux villes, peuvent être utilisés pour le transport d’objets entre particuliers.

Dacopack2

Nul doute que le succès du covoiturage de personnes, à l’instar de Blablacar, trouvera dans cette solution son équivalent sur le transport d’objets.

De nombreux avantages existent. L’objet remis n’a pas toujours besoin d’être emballé. Le prix correspond, comme le covoiturage, à un remboursement de frais, permettant à une personne effectuant un trajet entre deux villes de réduire ses frais de route. Ce service est utilisé par les vendeurs ou acheteurs sur les sites de vente entre particuliers, mais aussi pour les besoins privés des personnes. Acheminer ses skis à une station de sports d’hiver, son vélo ou sa planche à voile devient alors possible en mettant en relation des capacités disponibles et des particuliers.

Au travers de ces deux réalisations complémentaires, l’une au départ d’un des principaux sites de vente en ligne de courses alimentaires – Carrefour avec Drivoo, et l’autre sur le créneau du C to C – DacOpacK, émerge un nouveau segment de l’économie collaborative, le transport de marchandises.

La livraison collaborative, ou crowdshipping, constituera un des principaux segments de croissance du transport, porté par le développement de l’e-commerce (19% en 2015) et la volonté de mettre en oeuvre des solutions plus propres et plus pertinentes au moindre coût.

Le crowdshipping n’est pas un effet de mode. Ce n’est pas un phénomène que nous devons ignorer. C’est en effet un secteur qui rassemble des sociétés, souvent des start-ups, sur les 5 continents.

Des acteurs publics, comme La Poste, décident d’investir massivement dans ce secteur qui constitue un des segments de l’économie collaborative.
map crowdshipping
Le crowdshipping consiste à effectuer des transports, internationaux, inter-urbains, locaux ou des opérations de logistique, stockage, points relais, au moyen d’une communauté de particuliers.

Il présente de nombreux avantages
environnementaux. En utilisant des trajets existants de personnes ou en livrant à pied et à vélo, le crowdshipping réduit le nombre de camions dans les villes et sur la route.
sociaux. Il permet de créer des liens de communauté et des jobs d’appoint pour des milliers de personnes.
économiques. Il permet d’apporter des services que les transporteurs ne savent pas toujours apporter, comme livrer tard le soir, le dimanche, quand les internautes sont chez eux. Il permet aussi d’accompagner la croissance du C to C

Le crowdshipping est aujourd’hui un des secteurs les plus dynamiques du transport.

La map de logicités est enfin parue. Elle est évidemment incomplète. N’hésitez pas à mentionner les sociétés qui sont oubliées afin de compléter ce panorama. Nous les ajouterons dans la prochaine version !